La pousse de l’herbe mesurée du 25 février au 3 mars est de 10 kg MS/ha/j. Le soleil est enfin de retour et la portance devrait s’améliorer, même si la météo prévoit quelques pluies en fin de semaine. Le déprimage (ou 1er tour de pâturage) participe à la réussite de la saison de pâturage. Il permet de faire consommer l’herbe qui a souffert pendant l’hiver (pointes abîmées, feuilles sénescentes) et favorise le tallage en apportant de la lumière aux graminées et au trèfle. Plus la surface en herbe est importante, plus il doit commencer et se terminer tôt. Avec un système ≥ 45 ares d’herbe pâturée/VL, on vise une mise à l’herbe entre le 10 et le 20 février et une fin du 1er cycle fin mars. Avec 20 ares d’herbe pâturée/VL, la mise à l’herbe se fera tout début mars pour se terminer au plus tard le 15 avril. L’important est de sortir avec une faible hauteur d’herbe à 4 à 5 cm herbomètre (hauteur d’herbe au talon) et de passer sur toutes les parcelles pâturées avant l’accélération de la croissance de l’herbe.
Françoise Guillois, Pierre Bescou
En bref
• Soyez prêt pour semer vos prairies de printemps : pensez à commander les espèces et variétés que vous souhaitez implanter ;
• Faites le tour des prairies destinées aux génisses de 2e année de pâturage pour organiser au mieux leur mise à l’herbe.
« Un maximum de pâturage en zone séchante »
Étienne et Clémence – 80 ares d’herbe pâturée /VL en bio à Montreuil- sous-Pérouse (35)
Nous produisons 510 000 litres de lait biologique avec 100 vaches croisées sur 175 ha. L’assolement se compose de 158 ha d’herbe, dont 48 ha de prairies naturelles et 101 ha de RGA-TB, 12 ha de maïs récolté en ensilage d’épis et 5 ha de blé panifiable. Nous visons un système avec le maximum de pâturage et des stocks limités à 1,5 t MS/UGB. Depuis mon, installation en 2016, beaucoup de choses ont été mises en œuvre pour améliorer l’accessibilité : échange parcellaire, boviduc, chemin… Sur les 100 ha accessibles, les vaches en pâturent 80 ha. L’exploitation est située en zone séchante sur des terres superficielles. Les sols sont plutôt portants, la pousse de l’herbe précoce au printemps, mais en été il est indispensable de compléter le pâturage. Cette année, les vaches sont à l’herbe depuis le 11 février, 1 mois plus tard qu’une année moyenne. C’est le premier tour de pâturage, celui où la hauteur sortie est la plus basse, entre 3 et 4 cm herbomètre. Il n’y a pas beaucoup d’herbe sur les parcelles et la croissance est faible. Les vaches consomment environ 3 kg MS de pâturage et reçoivent de l’ensilage d’herbe et de maïs épi en complément.
Zoom sur : la fertilisation azotée des prairies
La fertilisation azotée des prairies se raisonne à la parcelle en fonction du type de prairies (selon que les graminées ou les légumineuses sont dominantes), du mode d’exploitation (la fauche exporte et le pâturage restitue) et du rendement valorisé. Pour les prairies d’associations graminées-légumineuses pâturées bien pourvues en légumineuses (> 20 % au printemps), on peut réaliser un apport jusqu’à 30 uN/ha, surtout en zone froide afin de favoriser le démarrage des graminées. Pour celles insuffisamment pourvues en légumineuses (< 20 % au printemps) avec un rendement compris entre 7 à 9 t MS/ha, on pourra apporter au cours de la saison de pâturage de 80 à 100 uN/ha. Pour les prairies d’associations en première année d’implantation, on évitera d’apporter de l’azote pour favoriser l’implantation des légumineuses. Au printemps, les apports de lisier sont à privilégier car ce sont des effluents à effet azote rapide que l’on peut épandre au plus proche des besoins de la prairie. 30 uN par passage suffisent car le fractionnement est aussi important que la dose.