La pousse de l’herbe mesurée du 11 au 17 mars est en moyenne de 17 kg MS/ha/jour. Les journées plus longues et lumineuses favorisent le développement des prairies, la pousse moyenne rejoint les normales de saison. La météo prévoit le retour des pluies en fin de semaine.
Une portance toujours favorable au pâturage
Les hauteurs d’herbe restent modestes dans les parcelles et entraînent une rotation rapide sur les paddocks. À cette période il est normal de « courir » après l’herbe, cela évitera d’être débordé dans quelques semaines. Dans un système à 40 ares d’herbe pâturée/VL, la pousse actuelle ne permet pas d’atteindre la demi-ration de pâturage. Les fourrages à l’auge occupent encore une place importante. Dans les systèmes avec moins de surfaces accessibles, l’ingestion d’herbe est limitée, mais les quelques kilos ingérés sont souvent visibles dans le tank. Le pâturage est à poursuivre d’autant que les conditions de portance sont tout à fait correctes.
Romain Rétif et Françoise Guillois
En bref
• Le programme Agri-Invest de la région Bretagne accompagne le financement de chemins et matériel de fauche. Pensez-y pour anticiper votre demande.• Profitez de la bonne portance pour faire pâturer les jeunes prairies semées cet automne si elles sont suffisamment développées.
« Produire le lait avec des fourrages de qualité toute l’année »
Paroles d’éleveurs – Frédéric et Hélène, 25 ares d’herbe par vache à Hémonstoir (22)
Nous sommes producteurs de lait à Hémonstoir près de Loudéac. Le troupeau est constitué de 108 vaches Holstein, et les livraisons de lait sont proches de 920 000 litres en conventionnel. La SAU est de 120 ha et la surface fourragère de 93 ha est composée de 45 % de maïs. La surface pâturée est de 25 ares par vache. Les vaches tournent sur 19 paddocks avec un temps de séjour de 2 à 3 jours par parcelle. Parmi les 51 ha en herbe, la majorité sont des prairies multi-espèces composées de ray-grass anglais, de fétuque des prés et de trèfle blanc. Le lait vendu par vache est de 8 500 litres, et il est produit en utilisant 1 500 kg de concentré par vache et par an. Cette année, les vaches ont commencé à pâturer à partir du 5 février. Le choix de parcelles à pâturer se fait en fonction de la portance. Dès qu’il pleut un peu, le pâturage est difficile car les sols sont encore pleins d’eau. Le déprimage sera terminé en fin de semaine. Nous allons devoir maintenir un niveau important de fourrages distribués pour ne pas tourner trop vite.
En ce moment, les vaches consomment 3 kg MS d’herbe pâturée, 3 kg MS d’ensilage d’herbe en complément des 11 kg MS d’ensilage de maïs corrigés par 3,5 kg d’un mélange soja/colza.
Zoom sur : Les prairies semées à l’automne
Certaines prairies semées cet automne sont clairsemées en cette mi-mars. En cause : un semis très tardif après l’ensilage de maïs et un excès d’eau. Lorsque les plantules sont visibles, il est trop tôt pour prendre la décision d’une réimplantation. Les conditions sont peu propices à la pousse avec des matinées encore très froides. Ce n’est pas l’azote qui est limitant mais les températures. Ces prairies peuvent évoluer positivement à l’approche du printemps. Lorsqu’une croûte de battance s’est formée, le passage d’une houe rotative ou d’une herse étrille est une solution pour aérer le sol et reminéraliser. Mais attention à l’agressivité des outils si les plantules sont peu développées. En présence de grandes trouées sans espèces semées, le sursemis peut être envisagé car la terre est bien dégagée et la concurrence sera limitée. Dans le cas d’un re-semis, celui-ci peut avoir lieu dès maintenant sous couvert d’avoine. Enfin il est possible de semer une interculture de printemps ou estivale pour envisager un nouveau semis de prairie à l’automne prochain.
