Au Repair Café, pas question de jeter

Le Repair Café de Bain-de-Bretagne a pris son envol il y a un peu plus d’un an et fourmille de projets. Outre les appareils électriques et électroniques, les bénévoles vont réparer du petit mobilier, des jouets et lancer des ateliers couture.

Vue générale dans la salle du Repair Café - Illustration Au Repair Café, pas question de jeter
Au Repair Café de Bain-de-Bretagne, l’ambiance est conviviale. | © Repair Café

Association de Bain-de-Bretagne (35)

Un aspirateur qui n’aspire plus ? Un grille-pain ou une cafetière hors-service ? Une télévision en rade ?… « Nous jetons énormément, parfois ce qui est à peine abîmé et serait parfaitement utilisable après une simple réparation. Mais pour nombre d’entre-nous, réparer n’est plus chose normale. Au lieu de mettre au rebut les appareils et objets défectueux de notre quotidien, nous essayons de leur redonner vie », présente Françoise-Andrée Zoia, la dynamique présidente du Repair Café de Bain-de-Bretagne (35).

L’association a été créée à l’initiative de la mairie qui a identifié un besoin des habitants pour la réparation d’objets, de petit électroménager. « Suite à l’organisation de réunions publiques, un groupe d’une vingtaine de personnes s’est investi dans la démarche, principalement des retraités ou des gens qui ne travaillent pas », explique Françoise-Andrée Zoia.

On répare ensemble, dans une ambiance conviviale

Actuellement, le Repair Café de Bain-de-Bretagne compte 133 adhérents de tous milieux sociaux, de toutes générations, qui ont chacun versé 10 € de cotisation. « Nous recevons également une subvention de la mairie pour notre fonctionnement. » Lors d’ateliers mensuels, des bénévoles proposent gracieusement leurs services pour « essayer de réparer des objets, avec l’aide de leurs propriétaires. L’objectif est d’apprendre et d’échanger, dans une ambiance conviviale. » Les gens reviennent, parfois sans objet à réparer, pour aider, boire un café, ils parlent de ces ateliers à leurs connaissances, leurs voisins…

Les bénévoles interviennent sur des appareils électriques, électroniques, informatiques, sur les vélos en lien avec l’association ‘Pignon sur rue’. À ce jour, 200 articles ont été présentés à l’équipe se relayant lors des ateliers. 102 ont été remis en état et 25 étaient réparables après achat d’une pièce à coût raisonnable. « Nous conseillons aussi les gens sur les sites Internet où l’on peut trouver des pièces sans se faire avoir ».

Françoise-Andrée Zoia avec ses dossiers en extérieur
Françoise-Andrée Zoia est la présidente du Repair Café de Bain-de-Bretagne (35).

Promouvoir une consommation responsable

« Les réparateurs apprécient de voir les gens repartir avec le sourire, contents de conserver l’appareil qu’ils sont habitués à utiliser. C’est aussi une source d’économie pour eux. Et ils n’ont pas de devis à payer. » La remise en état permet en outre de réduire la consommation de matières premières et d’énergie nécessaires à la fabrication de nouveaux produits, ce qui génère moins d’émissions de CO2.

Le Repair Café de Bain-de-Bretagne est ouvert à tous, le dernier samedi du mois de 9 h à 12 h, à l’ancienne école Henri Guérin. « Sur 2025, nous organisons 9 ateliers, avec des pauses en été et lors des fêtes de fin d’année. » L’association entend élargir son champ d’action, avec la réparation de petit mobilier (tables, chaises, commodes…) et l’organisation d’une campagne spécifique sur les jouets avant Noël.

« Des ateliers couture sont également prévus, voulus très ‘pratiques’, pour permettre à chacun d’apprendre à recoudre des boutons, faire des ourlets, remettre une fermeture-éclair… » Pour le moment, les bénévoles viennent avec leur matériel. L’association projette d’acquérir divers outils : oscilloscope, fer à souder, tournevis, marteau, lampe, rallonge électrique…

Récupérer des ordinateurs, les réparer pour les donner

Autre projet, « de vieux ordinateurs qui ne fonctionnent plus vont être récupérés et remis en état pour être donnés à des structures sociales, pour des gens qui en ont besoin. » L’équipe accueille volontiers les nouveaux bénévoles, prêts à mettre leurs compétences au service des autres. L’association appartient au champ de l’ESS (économie sociale et solidaire) et est enregistrée à la Fondation Repair Café internationale.

Comme elle l’explique, Françoise-Andrée Zoia a toujours eu la fibre bricoleuse. « J’aime récupérer des objets pour les remettre en état… Je réalise actuellement de la restauration de fauteuils. Et j’ai toujours fait partie d’associations permettant d’aider les autres. » Elle anime bénévolement des ateliers numériques proposés par Bretagne Porte de Loire Communauté, pour apprendre aux participants à maîtriser les outils informatiques et à naviguer sur Internet. « Le numérique est essentiel aujourd’hui. Mais il y a encore beaucoup de personnes à qui ça fait peur », constate-t-elle.

Agnès Cussonneau

Une idée venue des Pays-Bas

Ce concept a été imaginé par Martine Postma, une militante écologiste néerlandaise, ancienne journaliste, qui a organisé le premier Repair Café en 2009 à Amsterdam. Aujourd’hui, il en existe une cinquantaine en Bretagne et plus de 4 500 dans le monde (en Europe, aux États-Unis et même en Inde et au Japon). Ce mouvement mondial « s’investit pour préserver dans notre société la connaissance et le savoir-faire de la réparation. En même temps, il milite pour la fabrication de produits qui sont mieux réparables », expliquent les responsables. Le Repair Café apprend aux gens « à voir autrement ce qu’ils possèdent, et à en redécouvrir la valeur. » Des informations, trucs et astuces, tutoriels se trouvent sur le site Internet : https://www.repaircafe.org/fr.


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