Lenaïck Sergent est installée à Beuzec-Cap-Sizun (29) avec 4 associés et 3 salariés sur une exploitation porcine de 325 truies naisseur-engraisseur avec un atelier laitier de 140 vaches pour 1,4 million de litres de lait de production et 250 ha de SAU. La production porcine est gérée par 3 UTH avec une conduite en 7 bandes et sevrage à 28 jours. « Fin 2021, j’ai amorcé le changement de génétique truies pour passer en TN 70 de chez Topigs Norsvin. 3 ans plus tard, je suis à 100 % de TN 70 sur l’élevage. J’ai opté pour cette truie car en réunion d’éleveurs je constatais que les résultats étaient meilleurs que les miens et que j’aurais du mal à progresser sans changer de génétique », indique Lenaïck Sergent.
Et Matthieu Plessis, animateur technique chez Topigs Norsvin de préciser : « La TN 70 est une truie un peu plus maigre que ses concurrentes, nous conseillons de l’inséminer avec un mâle TN Tempo qui a la particularité d’être un peu plus gras que la concurrence pour maintenir un niveau de TMP satisfaisant. »
Des mises bas plus sereines
« Lors de l’arrivée du premier lot de 8 cochettes sur l’élevage, j’ai été impressionnée par leur comportement très calme. C’est un gros avantage car les gestantes sont en groupe de 280 dans un bâtiment sur paille et alimentées avec un Dac dynamique », précise l’éleveuse. Ce tempérament calme a permis de gagner du temps au moment des vaccinations et de l’entrée en maternité. « Les mises bas se passent plus sereinement, avant je ramassais tous les porcelets pour éviter qu’ils soient écrasés car les truies se levaient beaucoup. Maintenant avec la TN 70, les truies ne se lèvent pas du début à la fin de la mise bas », remarque l’éleveuse. Elle ajoute que ce sont des truies qui sont en état même après le sevrage. Le système d’alimentation avec granulés à sec de Schauer avec abreuvoir à niveau constant permet de bien accompagner la truie sur toute la phase d’allaitement. « Contrairement à ma génétique précédente, la TN 70 s’alimente régulièrement dans la journée, il ne faut pas s’inquiéter si tout n’a pas été mangé. Il faut simplement vérifier au moment de la distribution du deuxième repas en fin de journée que l’auge est bien vide. » Cette truie est le fruit du croisement Large White Topigs sélectionnée au Canada et du Landrace Norsvin sélectionné en Norvège. « Depuis 25 ans, la Norvège n’a plus de contention à tous les stades de la truie c’est ce qui fait sa force aujourd’hui. De plus, depuis près de 2 ans notre noyau de sélection est en mise bas liberté. Nous axons notre sélection sur ces critères pour éviter les écrasés et les pertes sous la mère », livre Matthieu Plessis. Le changement de génétique sur l’élevage est aussi une anticipation en vue d’un futur investissement pour passer en maternité liberté. « Je retarde encore un peu ce projet car je souhaite une maternité totalement ouverte pour les porcelets mais aussi pour les truies et pour le moment il y a très peu d’installations de ce type en France. »
Une sociabilisation qui débute à 7 jours
L’éleveuse a gagné 2 porcelets par truie depuis le changement de génétique. « En 2021, j’étais à 12,7 sevrés par portée et aujourd’hui je suis à 14,7 sevrés par portée. Le taux de pertes sur nés vivants est actuellement à 4,7 % de moyenne. Les porcelets sont homogènes et très vigoureux à la naissance. Le changement de la lignée mâle (passage en TN Tempo) début 2024 explique aussi ces changements. » En maternité, toutes les truies sont rangées par rang de portées. Lenaïck Sergent ouvre les cases 7 jours après la mise bas pour laisser démarrer la sociabilisation des porcelets. « J’ai démarré par 2 cases, puis 4 et maintenant c’est toute la rangée, soit les porcelets de 16 cases qui évoluent ensemble en maternité après 7 jours. L’idée est de leur offrir plus d’espace et limiter les pertes. Cela permet aussi de gagner du temps lors du sevrage, de diminuer le stress, d’éviter les bagarres, de faciliter les déplacements car les animaux s’habituent plus vite à un nouvel environnement. »
Nicolas Goualan


Le sevrage est passé du mardi au jeudi
« Avant, j’étais en sevrage le jeudi ce qui engendrait beaucoup de mises bas en fin de semaine dont le samedi. Je suis passé en sevrage le mardi pour pouvoir être avec mes enfants le mercredi en dehors de la semaine de mises bas (1 semaine sur 3) », témoigne Lenaïck Sergent. L’éleveuse apprécie cette nouvelle organisation car la semaine de mises bas elle n’en a plus le week-end. La contrepartie du sevrage le mardi est qu’il y a des IA à faire le dimanche 1 semaine sur 3. « Mais je préfère cela que d’avoir du suivi de mise-bas et des soins à faire le week-end. »
Changement de la lignée mâle début 2024
Le changement de la génétique truies a été suivi par le changement de la lignée mâle en début d’année 2024. « L’objectif était d’améliorer la vitalité des porcelets sous la mère, l’homogénéité ainsi que la croissance en engraissement. Depuis le passage en TN Tempo, l’élevage à gagné 0,8 porcelet sevré par portée et réduit les pertes sous la mère pour atteindre 4,7 %. Les résultats en engraissement ont confirmé les résultats en maternité avec une réduction de 9 jours à l’abattage (GMQ sevrage-vente technique approchant 800 g/j) et un IC global qui a diminué de 0,07 sur les 9 derniers mois », note Matthieu Plessis.