Si Donald Trump clame son soutien aux agriculteurs américains, il semble préférer encore davantage les droits de douane. Résultat : en à peine deux mois, l’impétueux président a déjà instillé le doute chez les agriculteurs américains.
Dans le Minnesota, bastion agricole du Midwest où l’on vote plutôt démocrate, les producteurs de maïs et de soja dépendent des engrais canadiens, notamment pour la potasse. Les surtaxes douanières frapperont aussi les pesticides importés du Canada ou de Chine. Une Chine qui, en rétorsion très avisée, semble d’ailleurs cibler en priorité les produits agricoles des États ayant voté pour Trump. Avec cet effet déjà visible : les exportations américaines de soja, de maïs et de porc souffrent sur les marchés mondiaux. L’objectif de Pékin étant de maximiser l’impact sur le Congrès américain pour que celui-ci mette la pression sur la Maison Blanche…
Les agriculteurs américains, grands perdants de cette guerre commerciale
Dans les États républicains voisins, le Missouri et l’Arkansas, les agriculteurs se sentent également trahis. Les tarifs douaniers, la hausse des prix et le manque de main-d’œuvre immigrée, freinée par la politique migratoire, pourraient coûter des milliards de dollars dans les quatre prochaines années. Quant aux éleveurs de l’État de New York, ils voient le prix de l’alimentation animale importée du Canada augmenter.
Les droits de douane, censés protéger l’économie américaine, semblent donc plutôt la fragiliser. Le Wall Street Journal parle d’un « triomphe de l’idéologie sur le bon sens ». Si les agriculteurs américains s’annoncent être parmi les grands perdants de cette guerre commerciale… ils ne seront pas seuls. Le consommateur va en toute vraisemblance payer la facture au prix fort. En un mois, le prix de l’alimentation a augmenté de 2,5 % outre-Atlantique. Avec le cas emblématique de l’œuf qui a grimpé de 15 % en janvier.