À la Croix Janvier à La Bazouge-du-désert, le changement de la salle de traite ainsi que le réaménagement et l’agrandissement de la stabulation existante ont été réalisés en 2023-2024 dans le prolongement de l’installation de Samuel Mottay en Gaec avec son père Dominique (en 2022). Suite à la reprise d’une ferme voisine, l’effectif sur l’exploitation est passé de 60 à 110 vaches laitières, se répartissant entre 85 % de Normandes et 15 % de Prim’Holstein environ. Julien, le frère de Samuel, est actuellement en apprentissage sur la ferme qui dispose d’une SAU de 130 ha. Il projette aussi de s’installer.

Confort et hygiène
Pour la reconception des lieux et les travaux, les éleveurs ont été appuyés par Thibaud Bernard, technico-commercial des Ets Lefort, concessionnaire DeLaval. Une des particularités sur l’élevage a été l’installation de logettes creuses équipées de stabilisateurs de sable. Ce couchage « permet de conserver tous les avantages d’une aire paillée mais en logettes ‘aire paillée rangée’. Une structure ‘nid d’abeille’ en caoutchouc permettant d’éviter la perte de sable et donc son impact négatif sur l’usure du matériel également. La zone de couchage ne se creuse pas », explique Thibaud Bernard. Autre avantage, l’aménagement de ce type de logettes est plus simple, se faisant sur une dalle à plat. « Les frais de maçonnerie sont ainsi moins élevés. »
« Les emplacements des logettes sont délimités par des bordures en matériau composite recyclé, présentant une hauteur de 20 cm à l’arrière et 28 cm à l’avant. Elles sont arrondies donc beaucoup moins abrasives que du béton. Les nids d’abeille en caoutchouc sont remplis de sable de carrière fin, non lavé, arrosé, damé. De la paille longue ou broyée peut ensuite être ajoutée dessus. On ne peut par contre pas utiliser de farine de paille », précise le technicien.
Bien-être des éleveurs et des vaches
« Auparavant, nous avions une aire paillée mais la place n’aurait pas été suffisante pour le nombre de vaches laitières en hausse. Nous avons gardé de la paille sur les logettes, pour le confort des vaches et conserver du fumier. Toutefois, la consommation de paille a été réduite, de 6 à 2 kg/j/VL », explique Samuel Mottay. Avec ce type de logettes en système lisier, 500 g suffisent. Sur le Gaec, « les logettes sont repaillées une fois par semaine et une fois par mois pour la rangée du fond. Nous les nettoyons tous les jours avec un râteau. »
Pour réduire l’investissement et réaliser des économies d’énergie, des racleurs à corde ont été installés, deux dans la partie ‘vaches laitières’ et un dans la partie ‘génisses’. L’ouverture dans le sol est moins large qu’avec le racleur à chaîne qui était en place historiquement sur l’élevage, « ce qui génère moins de problèmes de pattes. »
Agrandissement en longueur et largeur
La stabulation a été élargie de 3,50 m sur toute la longueur pour accueillir une 3e rangée de logettes et de 25 m sur un des pignons. « Trois abreuvoirs de 3,60 m de longueur ont été installés. Grâce à des tuyaux mis en place à la rénovation, la vidange se fait facilement, l’eau sale est directement envoyée vers la fosse. »
Ventilateurs, brosses, Dac…
Autres investissements intervenus à la rénovation des lieux, sept ventilateurs orientés en direction des zones de couchage permettent de chasser l’humidité et de rafraîchir les bovins l’été. « Ils se déclenchent automatiquement grâce à une sonde mesurant la température et le taux d’humidité. » Deux brosses rotatives contribuent aussi au bien-être des animaux. Quatre stations Dac complètent l’alimentation des vaches. « Le sanitaire est bien maîtrisé dans nos bâtiments, le nombre de mammites a chuté d’une quinzaine à 3-4 par an », apprécient les éleveurs.
Agnès Cussonneau



Une salle de traite confortable et efficace
Sur l’exploitation, l’ancienne salle de traite 2 x 5 épi était installée dans un autre bâtiment. Le nouvel équipement 2 x 12 postes a été placé en bout de stabulation, derrière un grand parc d’attente. Désormais, « la traite des 110 vaches nous demande 1 h à une personne plus ½ h pour une 2e personne », notent les associés. Les vaches arrivent les unes derrière les autres dans un couloir qui est fermé par une porte coulissante quand il n’y a plus de place sur le quai de traite. Le pare-bouse vertical, décalé vers la fosse, offre une proximité de la mamelle pour le trayeur. Confortable pour les éleveurs, le sol de la fosse est recouvert d’un tapis constitué de dalles en caoutchouc. La contention avant présente une forme de ‘bouteille de lait’ pour accélérer l’entrée et la sortie des animaux. Les racleurs passent aussi sur les deux espaces de sortie des vaches.