Le 19 mars quelque 150 personnes se sont réunies devant la mairie de Riec-sur-Belon (29) pour s’opposer à un projet d’extension d’élevage porcin… portant sur seulement 30 truies supplémentaires. En amont, un millier d’avis avaient été consignés sur le registre ouvert en mairie dans le cadre de la consultation publique. Cette double mobilisation paraît complètement démesurée au regard de ce projet. Il y a un an, une exploitation voisine, de profil similaire, avait déjà été ciblée par les mêmes associations.
Aujourd’hui, à Riec-sur-Belon comme ailleurs, tout projet agricole, même modeste, s’expose à l’hostilité de collectifs organisés. Encore plus dans les zones littorales à forte pression résidentielle. Il devient de plus en plus difficile d’entreprendre en agriculture comme dans bien d’autres secteurs. Or, dans un contexte géopolitique incertain, la France a plus que jamais besoin d’une économie agricole forte, ancrée dans ses territoires.
Seulement 30 truies supplémentaires
Depuis plusieurs semaines, tous les griefs classiques à l’encontre de l’élevage ont ressurgi à Riec-sur-Belon. L’industrialisation de l’agriculture figure en tête des accusations. Pourtant, avec 160 truies, cette exploitation reste bien en deçà de la moyenne bretonne de 250 truies. Elle demeure bien familiale, loin des modèles intensifs observés en Chine ou aux États-Unis. Parler d’industrialisation relève ici de la caricature.
Quant à la qualité de l’eau, les reproches sont tout aussi infondés. Les opposants devraient à minima savoir que la réglementation impose un plafond de 170 unités d’azote organique par hectare épandable. Toute extension suppose donc une surface agricole adaptée. De plus, chaque kilo d’azote issu de l’élevage représente autant d’engrais chimique en moins à fabriquer à grand renfort d’énergie fossile. Un gain écologique que les opposants préfèrent ignorer.