Les pluies importantes du mois de janvier ont lixivié une bonne partie de l’azote présent dans le sol. Les températures relativement faibles de février ont limité la minéralisation de fin d’hiver. Les reliquats pour les cultures de printemps sont donc relativement faibles cette année, avec une répartition assez homogène de l’azote dans le profil. Deux zones distinctes ont été définies sur base des pluies, de la lame drainante et des valeurs de RSH mesurées et simulées avec SYST’N®[1] (Voir carte ci-contre).
Des semis de couverts parfois difficiles
La récolte des maïs 2024 a souvent été plus tardive qu’habituellement. Les semis de couverts ont parfois été difficiles ou retardés, voire non réalisés. Le développement des couverts peut donc être hétérogène. Lorsque les couverts n’ont pas pu être semés ou sont peu développés, cela correspond à la situation ‘Culture intermédiaire peu développée implantée après maïs 2024, ou situation dite sol nu’. Les couverts semés tôt et bien développés ont prélevé une partie de l’azote disponible et limité la lixiviation. La période de gel de janvier-février a détruit de nombreuses espèces gélives. Une partie de ces couverts a déjà commencé à se décomposer et donc à se minéraliser. La minéralisation des couverts intervient dans le calcul de la dose prévisionnelle en tant que ‘contribution des résidus du précédent ‘ pour laquelle une valeur forfaitaire est attribuée. Pour estimer au mieux l’azote des couverts qui pourra être valorisé par la culture principale, la méthode Merci peut être utilisée (https://methode-merci.fr/).
Laure Beff / Chambre d’agricuture Bretagne
Le RSH doit apparaître dans le cahier de fertilisation. La valeur retenue doit être issue soit d’une analyse individuelle, soit de la synthèse du réseau régional présentée ici.
La calculette RSH : pour retrouver son RSH plus facilement, une calculette RSH est disponible : http://calcul-rsh-bretagne.com/
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Comment lire la grille RSH ?
La grille de synthèse RSH (Tableau ci-contre) est séparée en 2 zones climatiques visibles sur la carte et pour 2 profondeurs de sol (plus de 60 cm et moins de 60 cm). On distingue 3 cas de couverture hivernale des sols :Une couverture longue des sols, faisant suite à une récolte d’été 2024 et implantée avant le 10 septembre. C’est par exemple le cas d’une culture intermédiaire semée après un blé.Une culture intermédiaire bien développée implantée après le 10 septembre. C’est par exemple le cas d’une culture intermédiaire implantée fin septembre après un maïs ensilage.Une culture intermédiaire peu développée, implantée après une récolte de fin d’été/début d’automne ou situation dite sol «nu» (cannes broyées, sol non couvert du fait d’un excès de pluie) ou Succession betterave-maïs ou Succession choux d’automne-maïs
Les cultures intermédiaires
• CIE : Culture intermédiaire exportée. Il s’agit des dérobées et Cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) ;• CINE : Culture intermédiaire non exportée, anciennement appelée Culture intermédiaire piège à nitrate (Cipan)
QUELQUES REPÈRES
• Culture intermédiaire bien développée : couvert semé au plus tard à la mi-octobre après maïs. Plus haut que la cheville, il a absorbé 30 à 40 kg N/ha.
• Culture intermédiaire peu développée : couvert ras, sous la cheville, il a absorbé 10 kg N/ha.
• Apports organiques faibles : correspond à des arrière-effets organiques inférieurs ou égaux à 25 uN/ha sous maïs (poste 5 de la grille régionale de calcul de dose). Par exemple : 30 t/ha de fumier de bovins ou de fumier de porcs tous les trois ans – 30 m3 /ha de lisier de bovins ou de lisier de porcs deux ans sur trois – 10 t/ha de fumier de volailles ou fientes tous les trois ans.
• Apports organiques modérés : correspond à des arrière-effets organiques d’environ 35 uN/ha sous maïs (poste 5 de la grille régionale de calcul de dose). Par exemple : 30 t/ha de fumier de bovins tous les deux ans – 10 t/ha de fumier de volailles ou de fientes deux années sur trois – 20 t/ha de fumier de bovins ou de fumier de porcs et 30 m3/ha de lisier de bovins concentrés ou de lisier de porcs tous les deux ans.
• Apports organiques forts : correspond à des arrière-effets organiques supérieurs ou égaux à 45 uN/ha sous maïs (poste 5 de la grille régionale de calcul de dose). Par exemple : 30 t/ha de fumier de bovins deux années sur trois – 40 t/ha de fumier de porcs tous les ans – 30 t/ha de fumier de bovins et 40 m3 /ha de lisier de bovins concentré ou de lisier de porcs tous les deux ans – 40 m3 /ha de lisier de bovins ou de lisier de porcs tous les ans et 30 t/ha de fumier de bovins tous les trois ans – 30 t/ha de compost de déchets verts deux années sur trois.