Facteurs de réussite et difficultés après l’installation

Dans les 2 ans suite à l’installation, les principales préoccupations des aviculteurs sont le revenu et la maîtrise du temps de travail.

Vue aérienne de poulaillers - Illustration Facteurs de réussite et difficultés après l’installation
Les jeunes s'installent en reprenant des poulaillers existant. La construction 
d'un poulailler neuf n'est possible dans certains cas que plusieurs années plus tard.

« Les aviculteurs sont 49 % à estimer qu’il est urgent d’améliorer leur revenu. 45 % pensent qu’il est important de mieux maîtriser le temps consacré au travail. 33 % vont avoir à gérer prochainement un départ en retraite. Ils sont 21 % à vouloir développer de nouvelles activités sur l’exploitation. 11 % veulent agrandir l’atelier avicole quand 11 % souhaitent l’arrêter », indique Élodie Dezat, responsable de l’équipe avicole à la Chambre d’agriculture de Bretagne lors de la dernière édition de la session volaille de chair de l’Itavi. Cette étude a été réalisée chez 57 aviculteurs dans les 2 ans qui suivent leur installation.

Prévoir une bonne marge de sécurité

Les éleveurs ont listé les difficultés rencontrées lors de leur installation. Les problèmes administratifs sont souvent cités et notamment les autorisations d’exploiter. La conjoncture avec l’allongement des vides sanitaires ou encore les travaux qui parfois prennent du retard ou sont compliqués à organiser entre 2 lots. Reviennent aussi le coût des travaux plus important que prévu ou encore les exigences liées au bien-être entraînant des surcoûts. Élodie Dezat rapporte les avis des éleveurs sur certaines clés facilitant l’installation : « Une structure déjà en place et qui tourne bien sécurise le projet. Il est important d’avoir un chiffrage précis en prévoyant une bonne marge de sécurité. L’accompagnement financier et technique est gage de réussite. Des poulaillers fonctionnels voire déjà rénovés sécurisent le démarrage en production. »

Être vigilant sur certains profils

L’aviculture a des atouts et notamment de la souplesse dans l’organisation du travail. Malgré tout, cela demande des astreintes et parfois oblige à arrêter des activités extra-professionnelles. « Il faut avoir une vigilance particulière pour certains profils et types de projets. Nous faisons attention aux porteurs de projet non issus du milieu agricole. C’est aussi le cas pour la création de sites d’élevages neufs. Nous insistons aussi sur les besoins en formation de certains porteurs de projet afin d’avoir un bon niveau de connaissances en aviculture au moment de l’installation. » Et Stéphane Dahirel, éleveur, d’ajouter : « Faisons très attention au revenu de l’éleveur, aux conditions de travail et au besoin d’encouragement pour les jeunes générations sous peine de voir chuter notre production française. Sur les questions de bien-être animal, travaillons prioritairement sur les besoins du poulet que sont l’air en premier et l’eau ensuite. »

Nicolas Goualan

Dégager du revenu dès l’installation

Clément Moy s’est installé en août 2023, en reprenant 4 poulaillers existants dans le Morbihan. Après son BTS PA, il a suivi une formation avicole à l’Avipole de Ploufragan pour ensuite exercer le métier de technicien avicole pendant 2 ans. « J’ai saisi l’opportunité de reprendre ce site d’élevage distant de 5 km de l’exploitation laitière et avicole familiale. Dès l’installation, il est important de dégager du revenu pour investir dans l’amélioration des conditions de travail, pouvoir embaucher afin de se dégager du temps libre. En rattachant ce site au Gaec familial nous avons pris la décision d’embaucher une personne à mi-temps sur la volaille et à mi-temps sur le lait. »


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article