« Il y a 9 ans nous avons fait le choix de changer de génétique truie en restant sur de la Large White pure et toujours en autorenouvellement. Nous avons amélioré la productivité mais en conduite c’était très dur à gérer », témoigne Jean-Sébastien Denos, éleveur de porc à Pleslin-Trigavou (22) et associé en EARL avec son frère Pierre. Anne-Laure Legentil qui est salariée sur l’exploitation depuis 10 ans sur l’atelier maternité, verraterie, gestante a été impliquée dans le choix de la nouvelle génétique. « Avec cette génétique, il y avait beaucoup de porcelets chétifs qui étaient aux 4 coins de la case. Il fallait être présent presque en permanence pendant les mises bas pour les mettre à téter et limiter les écrasements. Il y avait aussi pas mal de problèmes de montées en lait sur nos truies », se remémore Anne-Laure Legentil.
16 nés totaux, 15 vivants et 14 sevrés
C’est en échangeant avec la personne en charge de la formulation de l’aliment que l’éleveur a décidé de changer à nouveau de génétique. « Notre formulateur savait ce que l’on recherchait, il nous a mis en relation avec des éleveurs utilisant 2 génétiques différentes et nous les avons rencontrés sur leurs élevages. » Et Anne-Laure Legentil de poursuivre : « Sur l’élevage avec la génétique Libra Star de chez Hypor nous avons vu des truies en maternité avec 15 porcelets homogènes et très bien formés et cela nous a directement séduits. » Gwenaëlle Le Lièvre, responsable commerciale Morbihan/Est des Côtes d’Armor, précise : « Notre objectif est d’avoir 16 nés totaux, 15 vivants et 14 sevrés. La demande sociétale nous incite à aller dans ce sens, nous visons le moins de pertes possible de la mise bas jusqu’au sevrage. »
Très peu de porcelets écrasés
En mai 2022, les premières cochettes Libra Star de Hypor sont arrivées sur l’élevage. Fin février 2025 toutes les truies sont de cette nouvelle génétique. « Nous avons arrêté l’autorenouvellement pour que cela aille plus vite. » Les éleveurs et les salariés étaient vraiment en quête de sérénité. Ils voulaient pouvoir quitter l’élevage le soir sans appréhension sur les périodes de mises bas. Aujourd’hui, Anne-Laure Legentil n’a plus besoin d’intervenir autant autour des truies. « Elles sont très maternelles, il y a très peu de porcelets écrasés. Nous avons une salle de maternité en cases balance et l’autre en cases classiques et il n’y a pas de différence entre les 2 sur le nombre d’écrasés. Le changement de génétique mâle en passant au Maxter de Hypor a permis d’améliorer la vigueur des porcelets. Nous avons tout de suite remarqué la différence même sur nos anciennes truies en Large White pure. Les porcelets allaient téter beaucoup plus rapidement dès la naissance », observe la responsable de la maternité.
Un poids moyen de portée à 106 kg
Au démarsrage, la crainte était de ne pas conserver le nombre de sevrés car le potentiel de nés totaux allait être moindre avec cette nouvelle génétique. « En 2021, avec l’ancienne génétique on était à 18,4 nés totaux de moyenne avec un taux de perte sur nés vivants de 22,3 % ce qui donnait 12,9 sevrés par truie. En 2024, avec la Libra Star nous affichons une moyenne de 17,5 nés totaux, un taux de perte sur nés vivants de 11,7 % et 14,35 sevrés par truie », rapporte la salariée. Elle se fixe un objectif à court terme à 14,5 sevrés de moyenne par truie et vise secrètement les 15 à moyen terme. Sur 2024, le poids de portée moyen est de 106 kg. « Il est très homogène et varie entre 103 et 110 kg. Cette homogénéité nous évite d’avoir à faire du tri et le taux de perte en PS est plutôt bon à 1,7 % quand la moyenne Chambre d’agriculture est à 3 %. En 2021, on était à 100 kg de moyenne de poids de portée et c’était très hétérogène avec des poids qui variaient entre 90 et 110 kg. » Et l’éleveur de résumer : « En changeant de génétique, nous avons gagné en performance sur le nombre de sevrés et en régularité. Nous sommes beaucoup plus sereins au moment des mises bas et le confort de travail a été amélioré car il n’y a plus besoin d’être aussi présent autour des truies en maternité. »
Nicolas Goualan
Repères : EARL de la Hautière : 2 associés et 3 salariés ; 350 truies naisseur-engraisseur ; Conduite en 7 bandes et sevrage 28 jours ; 400 ha de SAU ; FAF intégrale sauf aliment 1er âge.


3 repas pour les truies en maternité
La truie Libra Star produit beaucoup de lait, il faut donc être vigilant sur son alimentation pour qu’elle ne puise pas trop dans ses réserves. « Nous sommes passés à 3 repas (8 h-15 h-20 h) sur les 15 derniers jours en maternité. En donnant de plus petites quantités, la truie mange mieux ce qui permet d’augmenter plus rapidement le plafond journalier. » Sur l’exploitation, la partie verraterie-gestante est en liberté sur paille ce qui permet aux truies de récupérer beaucoup plus vite après le sevrage.