« Il faut présenter votre projet individuellement aux voisins »

Face aux oppositions aux projets de développement, Thimothée Dufour, avocat engagé dans la défense des agriculteurs, conseille de communiquer vers le voisinage, les élus locaux et l’administration.

Une personne avec un micro à une tribune - Illustration « Il faut présenter votre projet individuellement aux voisins »
Timothée Dufour, avocat, à l'AG des JA du Morbihan, à Elven, la semaine dernière.

À Larnod, près de Besançon, un Gaec laitier voulait se diversifier en créant une porcherie. Face à la levée de boucliers, le projet ne verra jamais le jour. Le couple d’agriculteurs a renoncé. Il s’agissait pourtant d’un petit élevage de 400 porcs en Label rouge sur paille. Dans l’Oise, c’est un éleveur de vaches laitières qui a été condamné à verser plus de 100 000 euros de dommages et intérêts aux riverains qui se plaignaient du bruit et de l’odeur de ses animaux. Dans le Perche, c’est l’association L214, soutenue par Stéphane Bern, qui s’est opposée à l’extension d’un élevage avicole. Toutes ces affaires sont récentes et ont provoqué un émoi dans le monde agricole.«Les litiges ont toujours exist黫 Les litiges ont toujours existé, mais leur structuration a évolué », indique Thimothée Dufour, avocat intervenant à l’assemblée générale des JA du Morbihan. « Désormais, des collectifs d’opposants s’organisent rapidement, les plaintes circulent en ligne et impliquent des personnes qui ne résident pas sur le territoire et vivent parfois très loin ». En parallèle, la réglementation évolue : la loi de janvier 2021, dite du coq Maurice, ou celle d’avril 2024, visent à limiter les conflits de voisinage à la campagne et les plaintes des néo-ruraux contre les agriculteurs.Sécuriser le projetQue faire face à un voisinage hostile aux projets de développement agricoles ? « Il faut en premier lieu, vérifier la légalité de son projet, avec des conseils », répond l’avocat. « Il faut ensuite présenter et expliquer le projet individuellement aux voisins. Il faut solliciter le maire et le président de la communauté de communes, mais pas avant une élection car cela peut devenir un enjeu électoral. Éventuellement, on peut solliciter un médiateur, un tiers qui connaît le territoire. Il faut investir dans l’insertion paysagère et, bien sûr, dans la…

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