Dans deux semaines, le samedi 29 mars précisément, ce sera le grand jour, celui du concours national de la race normande. Une échéance que Christophe Prodhomme attend avec impatience. L’éleveur breton y présentera au moins une vache. « J’ai une bête qui a déjà été sélectionnée et deux suppléantes ».
Fils d’agriculteurs, le Bretillien s’est installé en octobre 1995 sur la ferme familiale, au lieu-dit La Rochelle, sur la commune de La Selle-en-Coglès, aux confins de la Bretagne et de la Normandie. « À l’époque, il y avait une trentaine d’hectares au total. Le cheptel de Normandes constituait le principal capital de l’exploitation. Depuis les années 60, mon père était adhérent au contrôle laitier ». Prenant la suite de ses parents, Christophe Prodhomme va alors moderniser et développer l’élevage au fil du temps et des opportunités, en compagnie de Sylvie, son épouse.
La Normande permet une double valorisation intéressante
Aujourd’hui, en vitesse de croisière, l’EARL du Roc compte entre 80 et 85 vaches laitières (200 bovins avec la suite) et produit 560 000 litres de lait par an. Resté fidèle à la Normande, l’éleveur vante les mérites de cette race mixte. « Elle produit un peu moins de lait que certaines, mais elle donne une viande persillée que le public de Rennes pourra déguster. La Normande permet une double valorisation intéressante. Si ce n’est pas une formule 1, c’est une bonne formule 3000, facile à vivre au quotidien ! »
Sur cette exploitation qui dispose de 35 hectares de surface pâturable pour les laitières, le choix de la Normande, réputée pour son efficacité alimentaire, est cohérent et porte ses fruits. « Nous ne distribuons pratiquement pas de concentré pendant la période printanière. Dès que les terres sont portantes, les vaches sont sorties ». Autre atout de la race : sa longévité. Déesse, la mascotte de l’élevage, en est à sa 14e lactation à 17 ans !
Bêtes de concours
Fin connaisseur de la race normande, Christophe Prodhomme a les yeux qui brillent lorsqu’il évoque Univers, Litium et toutes ces vaches qui l’ont marqué durant sa carrière d’éleveur. « Je savais que j’avais de bons animaux, alors je me suis tourné vers les concours ». Avec succès comme en témoigne la riche collection de plaques d’élevage accumulée au gré des années. Hugo, le cadet de ses trois fils, a même eu l’honneur de présenter au Salon de l’Agriculture de Paris en 2019 Idéale, un « produit maison » primé à l’échelle départementale.
Pour ce National 2025, à Rennes, la belle histoire de l’EARL du Roc se poursuit puisque c’est Topaze, fille d’Idéale, qui portera les espoirs de l’élevage dans la catégorie première lactation. « C’est un diamant brut », estime le quinquagénaire qui espère que sa nouvelle pépite sera accompagnée de l’expérimentée Nuée, vache récompensée du prix de meilleure laitière espoir au Haras du Pin (Orne) en 2023, et qui, en 5e lactation, a sa chance pour les prix de meilleure laitière et meilleure fromagère. Passion quand tu nous tiens !
Jean-Yves Nicolas
« Susciter des vocations »
Vincent Mellet – Président de la section bretillienne de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole
Le Crédit Mutuel de Bretagne est un partenaire de longue date de la Foire de Rennes. Les concours d’animaux qui y sont organisés dans le cadre des « Agris à la Foire de Rennes » constituent une belle vitrine du savoir-faire et de l’excellence de nos éleveurs. Au moment où l’agriculture bretonne a besoin d’attirer des jeunes, cela peut contribuer à susciter des vocations, à leur donner envie de se tourner vers l’élevage et de reprendre une exploitation. J’ai participé à des concours d’animaux pendant 10 ans et cela m’a beaucoup apporté en tant qu’agriculteur. Au-delà de la richesse des rencontres avec d’autres passionnés, cela permet aussi de sortir de son exploitation et de prendre du recul par rapport à son quotidien.