14,48 sevrés par portée en 2022 ; 14,84 en 2023 ; 16,05 en 2024. L’un des derniers sevrages à 17,45 porcelets de moyenne (record de l’élevage) montre que l’objectif de plus de 17 sevrés pourrait être atteint sur l’année 2025. C’est l’ambition de l’équipe de 9 salariés conduite, depuis deux ans, par le responsable de l’élevage, Stéphane Monfort. « Le travail réalisé sur la préparation des cochettes est l’une des explications », avance le responsable de l’élevage.
Un objectif de 17 sevrés par portée en 2025
Nées au Danemark et élevées en France, elles arrivent à 110 kg de moyenne, par lots de 48 individus, toutes les trois semaines. « Elles sont rationnées pour éviter une trop forte prise de poids. L’objectif est de les inséminer à 155-160 kg, avec une mise bas à 380-385 jours d’âge ». Elles intègrent ensuite une bande de 72 truies (conduite à la semaine, sevrage à 28 jours théoriques).
Porcelets plus vigoureux à la naissance
Les bâtiments sont amortis mais fonctionnels. La verraterie est en cases bloquées. Le sevrage a lieu le vendredi. Les truies sont inséminées entre le mardi et le jeudi suivant (2 IA en moyenne par animal), avec de la semence de verrat Duroc DanBred. « Depuis le changement de génétique mâle, les porcelets sont plus vigoureux à la naissance », indique l’éleveur. Le prélèvement de semence sur l’élevage a été abandonné il y a deux ans pour des raisons d’organisation de travail. « Au niveau alimentaire, nous réalisons un flushing ; elles ont, pendant toute la période de verraterie, 25 % d’aliment allaitante dans la ration pour une remise en état rapide ». Les mesures d’épaisseur de lard ne sont pas réalisées. « La courbe en U n’est pas très prononcée. Au total, chaque truie consomme 1 275 kg d’aliment dans l’année ». En gestante, les truies sont allotées en groupe et alimentées au Dac. Les cochettes sont élevées ensemble. Dans chaque case, les truies disposent d’un râtelier de paille, « pour le calme et le confort digestif qu’elle procure ».
2 cl de colostrum de vache laitière
À l’entrée en maternité, le mardi, les truies reçoivent un aliment péri mise bas pendant une semaine et demie, avant de passer à l’aliment allaitante. Elles ont une injection de « planate » à 115-116 jours de gestation. Près de 18 porcelets par portée sont vivants à 48 heures, soit 1 300 petits par bande. Les plus légers reçoivent 2 cl de colostrum de vache laitière. « Cela représente 10 % des porcelets environ. Le colostrum est récupéré chez un voisin ». Une vingtaine de portées sont sevrées et placées sous nounou à deux semaines, soit 280 porcelets environ. « Les 20 truies concernées récupèrent les plus gros porcelets de 2-3 jours, dans chacune des portées de la bande qui vient de naître ». En plus du sevrage d’une vingtaine de portées de deux semaines d’âge, un à deux gros porcelets sont enlevés dans les 52 portées restantes. « La taille des cases (plus de trente ans) est un facteur limitant ». Au total, près de 380 porcelets sont sevrés à 15 jours et répartis sous la douzaine de nounous artificielles. En moyenne, les truies sèvrent elles-mêmes plus de 13 porcelets. Les queues et les dents sont coupées et élimées. Le fer est administré par voie orale. L’aliment est mis à disposition en augettes, à 7 jours d’âge. Un deuxième aliment sous la mère est donné de 15 jours à un mois. La courbe alimentaire des mères prend en compte le nombre de petits à allaiter : « Le plafond pour les truies est de 2,5 kg + (0,5 kg x nombre de porcelets) ». La ration est distribuée en deux repas de soupe, plus deux repas d’eau à suivre, à 2 heures d’intervalle. Des pipettes sont également à disposition des truies. Les porcelets quittent l’élevage à 6 kg minimum pour intégrer les post-sevrages des 9 associés (huit salles de PS permettent de conserver les plus légers pendant quelques jours).
Bernard Laurent
Repères : Résultats techniques année 2024 : Nombre porcelets sevrés par truie productive : 38,44 ; Nombre de nés vifs par portée : 19,31 ; Nombre de sevrés par portée : 16,05 ; Nombre de portées par truie réformée : 4,8.


De meilleures performances en PS et en engraissement
Avis de Christophe Goulard – associé co-gérant
Avant 2023, on avait du mal à y tirer profit du potentiel des animaux. Nous avons recruté un nouveau responsable de l’élevage il y a deux ans. Il connaissait déjà la génétique DanBred. Nous lui avons fait confiance. Avec de simples ajustements (alimentation, adoptions, changement de génétique mâle…) les résultats ont rapidement progressé. Nous sevrons plus de porcelets ; nous avons construit 150 places de PS pour les plus légers. Tous les associés ont divisé par deux le taux de pertes, chez eux, en post-sevrage (1,5 % actuellement). L’idée, c’est toujours de gagner plus de poids au départ des porcelets, probablement en aménageant une nouvelle salle de PS. En engraissement, les charcutiers sortent une dizaine de jours plus tôt qu’auparavant, depuis le changement de génétique mâle.
Une équipe motivée par la performance
Les salariés travaillent de 7 h 30 à midi puis de 13 h à 17 h (vendredi à 16 h 30). Les inséminations sont réalisées à une personne ; les vaccins à deux, les sevrages à 4 ; les lavages à trois salariés + un intervenant extérieur. Une salariée surveille les mises bas et deux autres la rejoignent pour réaliser les soins. Les travaux des samedi et dimanche matins sont réalisés à deux (un seul salarié dans l’après-midi). Une salle de pause permet au personnel de déjeuner sur place et de prendre un café à 10 h tous les matins. Le chef d’élevage participe à une réunion tous les deux mois avec les 9 associés et a des contacts téléphoniques réguliers avec l’un des co-gérants. Les salariés sont financièrement intéressés aux résultats techniques. À l’avenir, la semaine de 4 jours est envisagée.