Lucie Le Mée s’est installée en novembre 2022 à Pommerit-Jaudy (22), où elle gère un élevage de brebis viande. Le cheptel est constitué de 300 ovins de race Romane, tous achetés dans le Calvados. « Cela m’a permis d’avoir un troupeau productif tout de suite », précise l’agricultrice. La reproduction est assurée par cinq béliers charollais. « Les agneaux croisés poussent mieux que ceux qui sont 100 % Romane. Ils sont également légèrement plus petits, ce qui facilite les agnelages. » Afin d’étaler les pics de travaux, le troupeau est divisé en deux lots. L’un met bas en janvier, et l’autre en août. Tous les agnelages se déroulent en bâtiment pour un suivi et une gestion facilités. « La Romane est une race très prolifique », explique l’éleveuse. « Il n’est pas rare d’avoir des naissances doubles et triples. Après l’échographie, je prépare mes allotements et mes rations en fonction du nombre d’agneaux par brebis. »
Des animaux bien en état
Sur les 30 ha de SAU, 10 ha sont réservés à la culture du blé ou de l’orge. Cette dernière est distribuée aux brebis pour le flushing, généralement effectué 3 semaines avant l’arrivée des béliers. « Mon orge est ‘taffée’, c’est-à-dire transformée en farine et mélangée avec des minéraux », lance Lucie Le Merrer. « J’en donne 300 g/j/ brebis. » Les ovins sont également complémentés en minéraux à l’aide de seaux à lécher : magnésium, phosphore, calcium et sélénium. Pendant le dernier mois de gestation, les brebis reçoivent en plus une cure de chlorure de magnésium pendant une dizaine de jours. « Lors des dernières mises bas de janvier, j’ai eu des agneaux très vigoureux », observe l’agricultrice. « La prolificité était aussi plus élevée que d’habitude. » Pour protéger son cheptel de la FCO, Lucie Le Merrer a vacciné l’un des deux lots l’année dernière contre le sérotype 3. Le deuxième lot sera vacciné ce printemps. « Quand les animaux sont dehors et pâturent, il est difficile de contrôler l’environnement. Hormis vacciner et faire en sorte qu’ils soient bien en état et qu’ils n’aient pas de carences alimentaires, on ne peut pas faire grand-chose. »
Le label CCP
Les agneaux sont vendus sous le label CCP à Terrena. « Dans mon système, le cahier des charges n’est pas contraignant. Les agneaux doivent passer un certain temps sous la mère, et le poids de carcasse doit être compris entre 18 et 22 kg. Ce label donne une plus-value de à 0,75 €/kg de carcasse. » Les animaux sont pesés chaque semaine et vendus à 3 mois, avec un poids visé de 45 kg pour les mâles et 40 kg pour les femelles. « Mon objectif est d’avoir des carcasses U3. »
Alexis Jamet
Échanger sur l’immunité
Le 25 mars aura lieu la journée régionale ovine à la salle de l’Étoile, place Louis Morel à Ploeuc l’Hermitage (22). Elle s’articulera autour du thème de l’immunité dans le troupeau.
Programme
• 9 h 30 – 9 h 45 : accueil café
• 9 h 45 – 12 h 30 : l’immunité de votre troupeau ovin : comprendre, construire et soutenir (chez l’adulte et l’agneau).
• 12 h 30 – 13 h 30 : repas
• 14 h – 17 h : ateliers thématiques avec des spécialistes de la production ovine, sur l’exploitation de Jean-Yves Gorin (Le Grand Cocolin à Plémy (22)). Cheptel : 275 brebis conduites en 2 lots, Label Rouge Agneau de Brocéliande.
Inscriptions obligatoires auprès de Estelle Brayelle au 02 23 49 29 00 ou à l’adresse mail accueil@gie-elevages-bretagne.fr. Tarif de la journée : 20 € (déjeuner inclus).