Nos enfants ne grandissent qu’une fois

L’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle est aujourd’hui une problématique importante au sein des familles d’agriculteurs. Anthony et Cindy Pedron en sont témoins: ils souhaitent voir leurs enfants grandir, prendre le temps de les aider, tout en menant de front leur vie professionnelle.

Photo de classe du BTS ACSE 1A - 2024 2025 du lycée de Pommerit Jaudy - Illustration Nos enfants ne grandissent qu’une fois
BTS ACSE 1A du Lycée Pommerit

3ème prix du concours d'écriture 2025

En partenariat avec le journal Paysan Breton, Eureden a organisé pour l’année scolaire 2024/2025, un concours de rédaction d’articles sur le thème : “Le modèle agricole idéal pour demain (articulation vie professionnelle-personnelle)”. La participation à ce concours est ouverte aux étudiants des classes de BTS de France métropolitaine (ACSE, Productions animales, agronomie et systèmes cultures, protections des cultures, machinisme…) et des écoles d’ingénieur agricole, avec l’aide des professeurs. La participation se fait au titre de la classe.Félicitations à la classe du Lycée Pommerit qui remporte la 3e place du concours.

Nous avons interviewé Anthony Pedron, un des associés du Gaec de la Bastille, et Cindy sa femme qui est salariée du Gaec. Selon eux, en étant agriculteur, il faut trouver un bon équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. L’entreprise agricole est située à Plestin-les-Grèves dans les Côtes-d’Armor, elle comprend 120 vaches laitières de race montbéliarde. Elle est dirigée par 2 associés Anthony Pedron (34 ans) et Daniel Pedron, son père (59 ans). Ils ont une salariée à ¾ temps : Cindy (34 ans), la femme d’Anthony. Ce dernier a effectué un BEPA à Pommerit, puis un BPREA sur 1 an à Kernilien. Cindy a effectué un BPA en hôtellerie-restauration à Ploufragan. Anthony et Cindy sont mariés et ont trois enfants : deux garçons qui ont 12 ans et 8 ans et une fille de 5 ans.

« Nous gérons nos enfants même sur notre temps de travail »

Cela signifie qu’il faut organiser son travail pour pouvoir s’occuper des enfants : « Plus ils grandissent, plus ils s’éloignent de la maison », affirme l’éleveur. Les enfants sont encore jeunes donc l’école est importante. Entre mari et femme, les exploitants essayent de se partager les tâches pour s’occuper des enfants. Le matin, ils commencent à 6 h : Cindy trait, Anthony racle et paille la stabulation. Le réveil des enfants et l’accompagnement à l’école, c’est Anthony qui s’en occupe. Le soir, pour aller les chercher et faire les devoirs, c’est Cindy, la maman, qui s’y consacre. Après leur journée, les enfants viennent à la ferme, « Adèle vient traire avec nous et les garçons vont faire du vélo dans le couloir d’alimentation avec les vaches », relève l’agriculteur. En tant qu’exploitant, il travaille toute l’année mais il trouve primordial de prendre un week-end de repos par mois pour pouvoir profiter de ses enfants. Pour cela il s’arrange avec son père suivant ses disponibilités. Ils font également en sorte de prendre 2 semaines de vacances tous les ans.

Pour eux, le travail reste à la ferme et la vie familiale dans la maison. C’est important pour ne pas influencer les enfants dans leur travail scolaire et leurs choix futurs. Pour cela, dès son installation, Anthony Pedron a mis en place un bureau pour ne pas empiéter dans la maison pour la partie administrative. « Quand je me suis installé je n’avais ni femme ni enfants mais je savais déjà qu’il fallait que je sépare ma vie privée et ma vie professionnelle », nous confie l’agriculteur.

Que mettre en place pour optimiser son temps de travail ?

Prochainement son père va partir en retraite, et Anthony Pedron se pose la question du moyen qu’il peut mettre en place pour ne pas surcharger son travail.

Pour cela, il évoque 3 orientations différentes. En premier lieu, déléguer les travaux des champs car son père s’en charge actuellement. Ensuite, il est en réflexion pour mettre en place un robot. Et enfin, prendre un associé pour remplacer son père. Quoi qu’il en soit, sa priorité est de pouvoir garder son système de fonctionnement actuel pour que sa vie professionnelle ne piétine pas sa vie privée.

Elvina Le Cardinal, Lea Le Meur, Cyril Creze, de la Classe ACSE 1A du Lycée Pommerit

Présentation du BTS ACSE du Lycée Pommerit

Depuis 1982, à Pommerit, 43 promotions, soit plus de 2000 jeunes, ont été accueillis et formés en BTS TAGE, puis ACSE. Cette formation, en perpétuelle évolution depuis sa création, s’est toujours adaptée aux enjeux sociétaux et aux nouveaux besoins en compétences des acteurs de l’agriculture bretonne. Le BTS ACS’Agri, qui sera réformé à la rentrée 2025, met en avant la gestion des transitions, et accentue la démarche transversale dans l’approche des systèmes d’exploitation. Cette formation voit ainsi son ADN consolidé, et demeure le BTSA polyvalent en préparant les futurs professionnels du monde agricole aux démarches d’analyse et de prospective pour les exploitations agricoles. Au-delà des contenus, cette formation proposée à Pommerit par voie scolaire et par apprentissage devrait aussi connaître une évolution de son organisation via la mise en place d’une démarche de semestrialisation.


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