Dossier technique

Une stabulation transformée en poulailler

Samuel Tallec à Coëtlogon (22) - Après 17 années de production laitière, Samuel Tallec était usé par les astreintes. Il a alors étudié plusieurs solutions. Celle qui s’est imposée comme la meilleure a été de transformer sa stabulation en poulailler pour y élever 10 800 pondeuses bio. 

Samuel Tallec dans son poulailler au milieu des poules - Illustration Une stabulation transformée en poulailler
Samuel Tallec, éleveur à Coëtlogon

Samuel Tallec s’est installé à Coëlogon (22) en 1999 avec sa mère sur une exploitation laitière avec 550 000 litres de production et 85 ha de SAU. « Ma mère est partie en retraite en 2013, j’ai alors embauché un salarié à mi-temps pour m’aider. Ça a duré un peu plus de 3 ans et j’ai ensuite tout remis à plat. J’en avais ras-le-bol du lait, des astreintes et des contraintes horaires. J’ai envisagé de tout vendre et de retourner travailler à l’extérieur. J’ai ensuite étudié la faisabilité d’élever des taurillons mais les marges étaient trop faibles. Ma dernière option a été de transformer la stabulation pour y élever des pondeuses. J’ai pris contact avec la coopérative Le Gouessant, la responsable pondeuse est venue sur site et m’a confirmé qu’il était possible de créer un atelier pondeuses dans le bâtiment des laitières en réalisant des aménagements spécifiques », témoigne Samuel Tallec.

5 mois de travaux

Les travaux qui ont débuté en novembre 2016 se sont achevés en mars 2017. Les logettes ont été démontées, tout comme la salle de traite et revendues d’occasion. Le bâtiment a été remis à plat et les cloisons abattues pour créer une grande salle d’élevage de 1 800 m2.

Un poulailler neuf en dinde de chair

Le volume du bâtiment a été réduit grâce à l’installation d’un isolant sous toiture formant presque un plafond plat. « Le bâtiment est équipé de 2 jardins d’hiver. D’un côté, c’est l’ancienne table d’alimentation et de l’autre, c’est la salle de traite, le bureau, le local du tank à lait, la nurserie et le box des génisses qui sont devenus des jardins d’hiver pour les poules. J’ai créé un grand magasin en bout de poulailler avec un sas sanitaire, la salle de conditionnement des œufs, le stockage des œufs et un bureau. »

Un investissement de 33 €/poule

Le bâtiment est en ventilation statique. Les côtés en bardage claire-voie permettent à l’air de rentrer et l’ouverture au faîtage (type lanterneau non réglable) assure la bonne circulation de l’air. Des brasseurs d’air sont installés dans la salle d’élevage pour créer de la vitesse d’air et rafraîchir l’ambiance l’été. L’élevage est en système caillebotis avec pondoir central double étage. « J’ai acheté ce pondoir d’occasion sur le secteur de Lamballe. Nous l’avons démonté sur site et remonté à la maison. Le reste du matériel est neuf : chaînes d’alimentation, lignes de pipettes, silos d’aliment, conditionneuse à œufs… » .Le bâtiment où sont élevées 10 800 pondeuses bio fonctionne simplement, il n’y a pas de boîtier de régulation. Il est équipé de compteurs pour mesurer les consommations d’eau et d’aliment.

Samuel Tallec a investi 33 € par poule pour transformer son bâtiment, l’agrandir, installer du matériel spécifique et grillager les 4,5 ha de parcours. « Utiliser la stabulation pour me lancer dans cette production m’a permis de limiter l’investissement qui était à l’époque compris entre 50 et 55 € par poule pour un poulailler neuf. Je démarre mon huitième lot, les résultats sont plutôt bons et équivalents à ceux qui sortent avec un poulailler spécifique pondeuses. » L’aviculteur donne les 2 points négatifs de ce bâtiment : « En hiver la température descend plus que dans un poulailler classique à cause du bardage claire-voie sur les côtés. La salle d’élevage est très claire pour les mêmes raisons et lorsque les jours rallongent de mai à septembre, j’ai parfois des phénomènes de déplumage des poules. »

Nicolas Goualan

Un poulailler neuf en dinde de chair

En juillet 2023, Samuel Tallec a démarré son premier lot de dinde dans un poulailler neuf de 1 350 m2 équipé d’un jardin d’hiver. « J’aurais souhaité développer l’élevage de pondeuses mais à l’époque il n’y avait pas de débouchés en œufs. J’ai donc agrandi l’élevage en misant sur la volaille de chair avec le groupement MVO (Michel Volailles Ouest). »

La fosse, le silo et la fumière ont une 2e vie

Les équipements qui étaient dédiés à l’élevage laitier servent aujourd’hui pour l’atelier pondeuses. « L’ancienne fosse à lisier sert à la récupération des eaux de lavage du bâtiment. L’ancien silo à maïs et la fumière bétonnée servent pour le lavage et le stockage du matériel d’élevage au moment du vide sanitaire. »


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