La pousse de l’herbe mesurée du 1er au 7 avril est en moyenne de 43 kg de MS/ha/jour. Le soleil, malgré des vents orientés nord-est, est favorable à la croissance. Les conditions sont idéales pour le pâturage et pour la fauche des dérobés.
Faire le tour des parcelles
Selon les hauteurs moyen-nes dans les parcelles mais aussi selon leur exposition, la croissance de l’herbe observée dans le réseau varie du simple au double. Là où les hauteurs entrée sont supérieures à 10 cm, la pousse dépasse les 45 kg de MS/ha/jour. Dans ces conditions, un tour des parcelles s’impose pour faire le point sur l’herbe disponible, car avec des pousses qui augmentent fortement, les prairies changent très, très vite. Dès 25 ares/VL, on dépasse la demi-ration d’herbe pâturée (0,25 ha d’herbe/VL x 43 kg MS/ha/jour = 10,75 kg MS/VL/jour). Dans les systèmes pâturants (> 40 ares d’herbe/VL), on peut envisager de fermer rapidement le silo de maïs.
Françoise Guillois et Pierre Bescou
En bref
• C’est la semaine pour ensiler les dérobées. Avec des stades précoces et de bonnes conditions climatiques, la qualité devrait être au rendez-vous.
• Pour une bonne ingestion des vaches laitières, la hauteur entrée doit être comprise entre 8 et 12 cm herbomètre (hauteur à la botte au niveau de la cheville).
« Je fais pâturer les parcelles prévues en maïs »
Opinion – Jean Marc – 70 vaches limousines à Péaule (56)
La pousse a bien démarré sur les praires de plus de 5 ans. Dans les prairies plus récentes, la croissance est plus timide. J’ai semé ce printemps 5 ha de prairies après des maïs grain trop tardifs pour un semis d’automne. Les 10 mm tombés le 3 avril vont faire du bien après les vents séchants. Je n’ai pas fait de fauche et il n’y en a pas de prévue avant avril/mai. Je fais passer les animaux en priorité sur les parcelles prévues en maïs. Sur des parcelles peu portantes, je fais pâturer des génisses depuis février. Le chargement est adapté pour ne pas trop abîmer, même si ça fonce par endroits. Mais ce pâturage précoce à l’avantage de réduire le couvert végétal ce qui favorise le ressuyage de la parcelle. Exploiter ces parcelles par la fauche m’obligerait à attendre une portance suffisante pour le passage des engins et retarderait le retournement de la prairie. Actuellement la moitié des vaches sont sorties. Dès que je serai moins occupé avec le travail dans les poulaillers, le reste de l’effectif suivra.
Zoom sur : La complémentation au pâturage
Au printemps, l’herbe pâturée est d’excellente qualité. Elle est digestible, riche en énergie, en azote et en minéraux. L’intérêt du pâturage à cette saison est d’économiser des fourrages stockés, mais aussi de profiter de la qualité de l’herbe pour réduire les quantités de correcteur azoté. Une ration pour vaches laitières s’équilibre entre 95 et 105 g de PDI/UFL quel que soit le niveau de production. Au-delà de 50 % d’herbe pâturée dans la ration, il y a assez d’azote pour l’équilibre énergie-azote de la ration. On peut donc se passer de correcteur azoté. On peut également se passer de concentré de production. En effet, son efficacité est faible quand l’herbe est de qualité et offerte à volonté : au mieux 0,8 litre de lait en plus par kilogramme de concentré distribué.