Réunis au bord d’un champ cultivé par la SCEA du Pillion à Plourin-lès-Morlaix, des agriculteurs ont participé à une animation organisée par le service de l’eau An Dour et la Chambre d’agriculture. L’objectif de cette action dans les champs, qui s’est tenue mardi 15 avril, était de rappeler les bonnes pratiques à adopter dans sa stratégie de protection des céréales vis-à-vis des maladies, puis de faire un point sur les conditions de l’année. Aussi, la qualité de l’eau et notamment sur le captage de Lannidy est un enjeu majeur pour tous les acteurs. La Chambre d’agriculture a été retenue comme prestataire pour accompagner les producteurs dans une démarche de réduction du recours aux produits phytosanitaires.
La variété en premier
Annwenn Donnard, conseillère en agronomie à la Chambre d’agriculture, rappelle que « le choix variétal est le premier levier à actionner pour que la culture tolère mieux les maladies. Sur une variété peu sensible, le T1 n’est rentable que dans 3 % des cas ». Un conseil déjà suivi par Thierry Quéré, de la SCEA du Pillion : « Je sème mes blés en mélange, avec les variétés Fluor, Cellule et Absalon. Elles sont identiques en précocité, mais offrent une bonne tolérance à la septoriose ». En été, le Finistérien garde une partie de sa récolte pour la trier, puis l’application d’un traitement de semences vient préparer les semis suivants.
En 2024, la nuisibilité moyenne des maladies sur la région Bretagne a fait perdre 21 quintaux, dans les essais comparatifs de blé traités ou non. Sur orge, un participant fait observer que « la ramulariose revient ». Elle se manifeste par la présence de taches marron rectangulaires.
Impasse sur le T1 ?
Cette année, le temps sec du début de printemps ne favorise pas l’émergence de champignons. Le T1 peut être écarté suivant les situations. « On peut s’aider d’OAD comme Optiprotect, qui mesure la biomasse végétative et donne la pression des maladies », explique Annwenn Donnard. La parcelle du jour qui sert de base d’observation est saine. Cette orge a été protégée dès le semis par un traitement de semence (SDHI) qui supprime le T1 et aurait une large plage d’efficacité en allant jusqu’au stade dernière feuille étalée.
Fanch Paranthoën