À l’inverse d’un exosquelette dit actif, qui utilise une source extérieure d’énergie, les modèles passifs de la société ErgoSanté et sa marque Hapo Front sont constitués d’un simple harnais et de tiges-ressorts en matériau composite flexibles. Selon les indications et les postures adoptées par les opérateurs, 6 produits sont proposés : ces dispositifs servent à soulager dos, épaules, bras, cervicales et/ou flexions complètes et mouvements répétitifs.
Mes douleurs ont disparu
Depuis 2 ans, Élisabeth Roudot, agricultrice installée avec son mari Guy à Ploëzal (22), utilise ce type d’outil. « J’ai des problèmes de cervicales. Quand on a des douleurs au champ, celles-ci nous suivent la nuit… Quand j’ai commencé à utiliser cet exosquelette, il m’a fallu une semaine pour m’y habituer. Depuis, je l’ai adopté, mes douleurs ont disparu ». Le sommeil réparateur est également revenu une fois la journée terminée.
La Costarmoricaine enfile ce harnais en dessous de son ciré protecteur. Simple, « il n’y a pas à penser à changer ou à charger des batteries. Je l’utilise pour les artichauts et pour lancer la récolte dans le triporteur, ou quand je coupe des choux ».

Concrètement, 2 tiges viennent soulager les avant-bras et les maintiennent en position de travail, face à soi. Cette posture rend moins pénible le geste de déposer la tête de chou-fleur sur le tapis. Et les réglages permettent de s’adapter à chaque opérateur : « L’aide est moins forte dans mon bras droit, bras qui coupe le chou, pour être plus léger et plus précis. Je travaille aujourd’hui sans contraintes ; sans cela, j’aurais arrêté de couper des choux ». Selon le fabricant, les contraintes sur les épaules sont réduites de 15 % en comparaison à des gestes identiques sans l’exosquelette.
Fanch Paranthoën
Investir aujourd’hui pour demain
Lors d’une journée de démonstration dans un champ de Lézardrieux (22), Mathilde Bodiou, conseillère en cultures légumières à la Chambre d’agriculture, a fait enfiler ces exosquelettes à des producteurs. Les retours ont été très positifs, aussi bien sur le confort que sur la facilité de mise en œuvre. Ces appareils « sont aussi destinés aux jeunes, qui n’ont pas forcément de problèmes de TMS (troubles musculosquelettiques). C’est un investissement à réaliser en prévention de ces troubles », préconise-t-elle.