« Nous aurons besoin de vous alors que l’agriculture française entre dans une nouvelle phase », a déclaré d’emblée Vincent Chatellier, ingénieur de recherche en économie à l’Inrae, devant les Jeunes Agriculteurs (JA) 35, le 13 mars à Rennes. Il est intervenu sur le thème de la concurrence européenne et mondiale. « L’agriculture française a des atouts. Elle dispose de 28 millions d’hectares de SAU, d’eau, de potentiel agronomique, avec un prix du foncier modéré. La France reste le 1er pays agricole européen, pesant environ 19 % de la production. »L’économiste considère l’inflation comme « une chance pour l’agriculture ». « La part de l’alimentation représentait 35 % du budget de consommation des ménages en 1960 contre 20 % en 2023. Ce taux ne recule plus depuis une quinzaine d’années et varie assez peu selon la richesse des ménages », souligne-t-il. « Les ventes de produits bio par contre ont chuté de 5,8 % entre 2020 et 2023. »Sur la filière laitière, il précise : « La demande est là, c’est la production qui sera limitante. Mais l’amélioration du prix du lait va inciter à produire davantage. » Du côté des viandes, la consommation continue à augmenter dans le monde, y compris en France, surtout en volailles. Au niveau des échanges agroalimentaires de la France, le solde entre exportations et importations reste positif mais chute depuis 2022. Pour les échanges avec les autres pays de l’UE, « le solde est négatif. » « Prendre sa part dans l’internationalisation des marchés agricoles » fait partie des défis à relever, aux yeux de Vincent Chatellier, tout comme « donner une priorité aux productions nationales dans les achats ».Préparer la négociation de la Pac post-2027, conserver son budget, est un autre enjeu. « Les aides Pac correspondent à 75 % du revenu des…
De nombreux défis à relever
Lors de l'assemblée générale des JA 35, Vincent Chatellier, de l'Inrae, a souligné les atouts de l'agriculture française tout en évoquant les défis à relever face à la concurrence mondiale.
