Les appels à construire de nouveaux poulaillers se multiplient. Les coopératives cherchent des exploitants prêts à investir dans des projets d’envergure. « Ce discours, porté notamment par l’Anvol, occulte une vérité dérangeante : aujourd’hui, celui qui se fait plumer, ce n’est pas la volaille, c’est l’éleveur ! », s’insurge Nathalie Possémé, présidente de la Coordination rurale du Morbihan. « Ce sont les éleveurs qui prennent les risques. Ce sont eux qui assurent la continuité de notre alimentation. Ce sont eux qui se lèvent tous les jours pour produire localement une volaille de qualité. Et pourtant, ils sont les premiers sacrifiés ». Pression administrative, normes toujours plus nombreuses, blocages systématiques des projets, charges en hausse, contexte sanitaire fragile : la filière est sous pression. « À cela s’ajoutent des contrats déséquilibrés, imposés par l’aval de la filière, qui laissent les producteurs sans marge de manœuvre ».Intégrer des clauses de revoyure dans les contratsEn 2022, la production nationale de volaille a chuté de 7 %. Aujourd’hui, plus de 50 % du poulet consommé en France est importé. « En 2017, le revenu moyen des non-salariés agricoles ne dépassait pas 1 210 euros par mois. En 2024, après deux années de timide reprise, les installations agricoles repartent à la baisse. C’est une tendance lourde, elle est alarmante. Les investissements dans un élevage s’étalent sur 12 à 15 ans. Pourtant, rien n’est prévu pour garantir leur viabilité dans la durée. Nous demandons l’intégration obligatoire de clauses de revoyure dans les contrats, pour ajuster les conditions économiques aux réalités du terrain. Car sans visibilité, sans sécurité, il n’y aura plus de volontaires pour produire demain ».Des prix basés sur le coût de productionLe syndicat veut en finir avec le mythe de l’aide ponctuelle comme solution miracle. Il demande des prix justes, construits sur la base…
L’aviculture en crise
Selon certains discours, le secteur serait en pleine dynamique. Derrière cette façade se cache une réalité brutale : celle d’une crise profonde et silencieuse.
