L’opération Opti’Maïs fait son retour avec les semis de cultures qui approchent. L’idée est de donner un coup de pouce aux agriculteurs, « en les accompagnant sur une stratégie de désherbage mécanique de leur maïs », résume Yann Évenat, technicien élevage monogastrique et grandes cultures au Gab 29. Sur le territoire couvert par An Dour, service publique de l’eau de Morlaix Communauté, les producteurs en agriculture biologique ou conventionnelle seront épaulés par la visite du technicien pour élaborer la bonne stratégie à adopter, suivi de la prise en charge de la prestation de passage de herse, de houe ou de binage sur une surface de 5 ha.

10 °C à 10 cm de profondeur
à 10 h du matin

Lutter contre les résistances

Sur le bassin Morlaisien, où se côtoient élevage et maraîchage, « les légumiers binent rarement leur maïs et passent par la stratégie tout chimique, car les voies de passage d’outils ne sont pas les mêmes. Beaucoup de cultures sont désherbées en prélevée, on retrouve des molécules comme le S-métolachlore dans l’eau. L’idée de cet accompagnement est d’aller le plus loin possible dans en désherbage mécanique, et de décrocher si besoin en chimique ». Passer par les outils est aussi un moyen de réduire les résistances des adventices aux molécules, on retrouve désormais des ray-grass résistants aux herbicides. Entre les Cuma et les entreprises de travaux agricoles, le matériel de désherbage est présent sur le secteur, « il y a déjà ici une certaine culture du binage ». Cette aide Opti’Maïs, mise en place depuis 15 ans, a permis de couvrir une surface de 2 000 ha, et de diminuer drastiquement les IFT.

Le travail en amont, clé de réussite

Yann Évenat rappelle que la réussite d’un désherbage mécanique « se prépare en amont. Le passage des outils ne joue que à hauteur 30 ou 40 % pour une parcelle propre ». Un conseil partagé par Patrice Madec, agriculteur installé en bio à Taulé, qui cultive des légumes et du maïs sur une trentaine d’ha. Le producteur a fait le choix de semer plus tard son maïs récolté en grain pour avoir une bonne température du sol, et utilise des couverts pour nourrir la culture à venir. Pour exemple, « le RGI est broyé et laissé sur place au 10 mars. Vient ensuite un passage de rota, puis plusieurs coups de griffon. Le labour précède enfin le semis ». Cet itinéraire avec des faux semis épuise une partie du stock d’adventice, mais « il faut être vigilant à ne pas trop assécher le sol quand le printemps est sec ». En conclusion, Yann Évenat rappelle la règle des trois 10 avant de mettre en terre ses semences : dans l’idéal, il faut « une température de 10 °C, à 10 cm de profondeur à 10 h du matin ».

Fanch Paranthoën

---