Dossier technique

L’entraide au service du temps libre

À Ruffiac (56), le Gaec Guillemot-Dubois et l’exploitation de Nicolas Jolly sont distantes de quelques kilomètres. En 2013, l’achat d’un robot de traite dans chaque exploitation a conditionné une organisation du travail basée sur l’entraide.

éleveurs devant stabulation - Illustration L’entraide au service du temps libre
© Paysan Breton

Tout a commencé après l’achat d’un robot de traite dans les deux exploitations en 2013. L’astreinte quotidienne ainsi libérée, Nicolas Jolly et ses voisins Pascale Dubois et Jean-François Guillemot décident de changer leur organisation pour se libérer du temps personnel. « La première année, on intervenait dans la ferme de l’autre le dimanche soir uniquement, un week-end sur deux », se souvient Jean-François Guillemot. « Aujourd’hui, cela s’est étendu du samedi midi au dimanche soir, et pendant nos vacances également. Nous prenons chacun environ 2 semaines par an. » Pour les trois éleveurs, bénéficier d’un week-end sur deux de repos est sacré. « Cela permet de décrocher », annonce Pascale Dubois. « On souffle », ajoute Nicolas Jolly. « Fini le stress du service de remplacement où la personne n’est jamais la même. » Pour les deux associés du Gaec Guillemot-Dubois, ce temps libre est également bienvenu pour profiter plus longuement de la famille, qui réside en Mayenne. « Nous avons une seule règle, c’est de ne pas compter les heures des uns et des autres », affirment les agriculteurs. « Nous ne sommes pas à deux heures près. »

Des éleveurs polyvalents

Si les deux exploitations sont robotisées et sensiblement de même taille, chaque système est pourtant unique. Des Montbéliardes sur aire paillée pour Nicolas Jolly, des Prim’Holstein en logettes pour les associés. La couleur du robot diffère, tout comme celles des tracteurs et du matériel de distribution. « Au début, j’ai eu un peu de mal à prendre en main le côté informatique du robot de Nicolas mais on s’habitue », explique Jean-François Guillemot. « Finalement, une vache en retard est une vache en retard, que le robot soit rouge ou bleu. » Pendant les remplacements, le travail habituel consiste à soigner les animaux, à pailler, et à effectuer la routine d’élevage. Uniquement pendant les vacances, les alarmes du robot sont basculées sur le téléphone de la personne restée sur place. « Il faut avouer que ça ne sonne pas beaucoup », lancent les éleveurs. « Depuis 12 ans, on commence à très bien connaître le matériel de l’autre. Nous restons quand même souples et compréhensifs. Si par exemple, on ne repère pas une chaleur dans l’autre élevage, on ne s’en tient pas rigueur. »

Les améliorations profitent à tout le monde

Dans cette organisation, les achats des uns font aussi le bonheur des autres. Le robot repousse-fourrage, désormais en place dans les deux exploitations, facilite le travail quotidien mais également les périodes de remplacement. C’est également le cas de la balayeuse pour les logettes, des racleurs automatiques ou du nouveau bol mélangeur du Gaec Guillemot-Dubois. « Le dimanche, j’ai besoin de la matinée pour faire les deux fermes, sans pour autant commencer très tôt », explique Nicolas Jolly. « À 12h30, tout est fait. Quelquefois, un apprenti ou un stagiaire est aussi là pour m’aider. »

Alexis Jamet

Prendre les bonnes idées

Pourquoi se priver des bonnes idées qui fonctionnent chez les autres ? Au fil des années, des pratiques ont migré entre les deux structures, à l’instar des portes de pâturage et de la ration des bovins. « Il y a 5 ans, nous avons aussi commencé à donner de la betterave fourragère à nos vaches », déclarent les associés du Gaec. « Nous avons vu ça chez Nicolas, qui le fait depuis plus de 15 ans. »


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