Réduire la pression phytosanitaire

La prise d’eau superficielle de Lannidy fait l’objet d’un plan d’action qui vise à diminuer la présence de molécules chimiques. An Dour promet un accompagnement technique et financier des agriculteurs.

La prise d'eau de Lannidy. dans le Finistère - Illustration Réduire la pression phytosanitaire
La prise d'eau de Lannidy.

En 2022, l’aire d’alimentation de captage de Lannidy, située au sud-est de la commune de Morlaix, a intégré la liste des captages prioritaires du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Loire-Bretagne (SDAGE) « au vu de la dégradation de sa qualité d’eau par des pesticides et métabolites de pesticides. En parallèle, Morlaix Communauté observe une dégradation progressive de la qualité de l’eau des captages souterrains situés au sud de la commune de Plougonven », selon un communiqué de presse d’An Dour, service public de l’eau de Morlaix Communauté. Le préfet du Finistère a délimité l’aire d’alimentation de captage de Lannidy en mai 2023, recouvrant une surface de 8 648 ha. En parallèle, un diagnostic des pressions, mené de septembre 2023 à mai 2024, a permis de préciser les causes de la dégradation de la qualité de l’eau et d’aboutir à la définition d’un plan d’actions d’une durée de 3 ans visant à sa préservation. « Il faut du temps pour changer les pratiques », estime Julien Bertillon, cheffe de service pour An Dour. Aussi « les temps de rémanences ne sont pas les mêmes suivant les molécules. On retrouve aujourd’hui des formes de S-métolachlore, de chlorothalonil, mais aussi d’atrazine ». Et la responsable d’ajouter que « la raison d’être de An Dour est de produire de l’eau potable, dans une posture d’accompagnement en mettant les moyens techniques et financiers pour que la prise de risque ne soit pas sur les épaules des agriculteurs ». À l’image de ce qui se passe actuellement sur le Sage Vilaine, « nous espérons ne pas à avoir à passer par des leviers réglementaires, mais travailler au cas par cas, ce qui est compatible avec le maintien de l’élevage, qui se porte bien ».

Sur la base du volontariat

Des actions spécifiques ont été ciblées, citons le désherbage mécanique des cultures de maïs, l’allongement des rotations, l’introduction de cultures bas-intrant (herbe, sarrasin, chanvre…). Par un système de paiement pour services environnementaux (PSE), « chaque petit effort sera récompensé. Le PSE est facile à manier, il permet de se comparer ». Ses objectifs principaux sont la diminution des IFT ou la mise en place de talus pour limiter le risque de transfert de produits phytosanitaires vers la ressource en eau. « Il y a tout intérêt à y aller, tout se fera sur la base du volontariat ».

Fanch Paranthoën

Les prochaines étapes

Après la présentation du plan d’actions et des outils aux exploitants agricoles concernés qui s’est tenue début mars, « les premiers entretiens individuels entre An Dour et les exploitants auront lieu au printemps. Des animations collectives vont démarrer au moment de la campagne de désherbage des maïs. Un temps dédié au grand public pour expliquer aux habitants la démarche engagée sera organisé en septembre ».


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article