« Hausse des droits de douane décrétés par Donald Trump, conflit qui s’enlise en Ukraine… La géopolitique mondiale est profondément bouleversée », a introduit Fabienne Combot-Madec, directrice de la FRSEA, lors de la table ronde de la FDSEA des Côtes-d’Armor, jeudi 3 avril, à Plérin. Dans la salle comme dans les campagnes, on s’interroge sur les conséquences de ce nouveau contexte sur l’agriculture française et européenne. « L’Amérique montre enfin son vrai visage », avance Arnold Puech d’Alissac, installé en polyculture – élevage et membre de la FNSEA. Pour faire face, « nous devons montrer qu’on a une voix européenne, faire preuve d’originalité et trouver de nouveaux alliés en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie pour bouleverser les choses. »« Pris aux tripes »Ancien responsable JA national, Jérémy Decerle a eu l’occasion d’aller en juin 2022 en Ukraine, quelques mois après le début de l’invasion russe, dans le cadre de son mandat de député européen (2019 à 2024). « Quand vous mettez les pieds dans un pays en guerre, cela prend tout de suite aux tripes. C’est inexplicable. On comprend aussitôt qu’il faut les aider sinon Poutine avancera encore… » Pour l’éleveur de Charolaises de Saône-et-Loire, l’Europe « qui n’était pas prête » a baissé ses droits de douane pour apporter un soutien indispensable.Jean-Jacques Hervé, agronome membre de l’Académie d’agriculture de France, comprend l’inquiétude concernant les volumes de viande de volaille, d’œufs et de maïs qui arrivent d’Ukraine. « Ils ont des avantages compétitifs indéniables. Ils produisent à des coûts plus bas mais aux normes européennes », insiste celui qui a travaillé plusieurs années sur place à financer des projets agricoles et agroalimentaires. Pour lui, « L’Ukraine est profondément européenne » et il l’imagine rejoindre l’UE suite à des négociations permettant d’amortir « ces écarts de productivité ».Toma DagornConstruire…

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