Sécuriser le tourteau

Pour réduire le risque de contamination lors du stockage de matières premières agricoles, un essai grandeur nature de biosécurité a été mis en place à Montoir-de-Bretagne (44).

stockage de tourteau de soja à Montoir - Illustration Sécuriser le tourteau
Certains substrats, comme le tourteau de soja, 
sont davantage exposés au risque de recontamination. | © Paysan Breton

« Il n’existe aucune réglementation sur la biosécurité dans les infrastructures portuaires », lance Christophe Michaut, chef produit acidifiants chez Vitalac Biotech. « Lorsque l’on stocke des matières premières dans ces locaux, seul le bon sens s’applique. » Face à cette absence de protocole, un essai d’un an a été mis en place dans une case de stockage à Montoir (44). « Nous souhaitons surtout renforcer notre protocole interne HACCP (système d’analyse de risques et de maîtrise des points critiques) », explique Jean-Baptiste Leménager, responsable exploitation chez Sea Invest. « Notre intérêt est de réduire les potentiels risques de contamination. »

Réduire le portage

L’essai s’est déroulé en 2024 dans une case de stockage de tourteau de soja d’une capacité de 9 000 tonnes. Au cours de l’année, cinq cycles vide-plein ont été complétés. À chaque fois que la case était vidée, deux opérateurs suivaient rigoureusement un protocole en 4 étapes. Le lieu de stockage était d’abord dépoussiéré et aspiré, désinfecté à l’aide d’une solution hydroalcoolique, acidifié pour éviter la recontamination par des entérobactéries, et enfin recouvert d’une flore de barrière composée de bactéries lactiques. Les trois solutions étaient appliquées à la main, à l’aide de pulvérisateurs. « En temps normal, nous dépoussiérons, balayons et aspirons uniquement à chaque cycle », précise Jean-Baptiste Leménager. Tout au long de l’essai, des analyses microbiologiques ont été effectuées par un laboratoire. « Les résultats ont montré une réduction du portage en entérobactéries après les traitements », indique Christophe Michaut. « De plus, aucune salmonelle n’a été détectée. »

Mécaniser

Convaincue par le protocole, Sea-Invest souhaite l’inclure en routine dans ses 20 cases de stockage. « Il faudra développer la mécanisation des étapes », déclare Jean-Baptiste Leménager. « Cela permettra de réduire le temps de travail, la pénibilité et les coûts d’application. » Ces derniers ont été estimés à 0,64 €/tonne stockée pour un cycle. Ils pourraient, d’après le responsable exploitation, être réduits à 0,50 €. Le planning d’exécution du nouveau protocole, aujourd’hui de 5 jours, pourrait quant à lui être réduit à 3 jours grâce à la mécanisation des étapes.

Réagir plus vite

« Aujourd’hui, en cas de détection de salmonelles dans nos cases, nous sommes obligés d’effectuer un traitement d’urgence par un organisme tiers », raconte Jean-Baptiste Leménager. « Ce traitement est cher, l’opérateur n’est pas forcément disponible tout de suite et la case doit être immobilisée le temps du traitement et des analyses. Ce nouveau protocole nous permettra d’être plus réactifs. Cela nous donne également l’impression d’être plus intégré dans la filière. »


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