« Seul, on n’a pas la force »

Trois témoins sont intervenus lors de l’assemblée générale de l’association, qui les a aidés à surmonter des moments difficiles.

Cathy Ropars, Maxime Rocabois et Olivier Tanguy - Illustration « Seul, on n’a pas la force »
De gauche à droite : Cathy Ropars, Maxime Rocabois et Olivier Tanguy. | © Paysan Breton – F. Paranthoën

À chaque témoignage, des parcours de vie différents mais une sortie du tunnel commune et rendue possible avec l’appui de Solidarité paysans. Le premier à parler de son histoire est Maxime Rocabois, lors de l’assemblée générale de l’association, qui se tenait la semaine dernière à Ploumagoar (22). « Je me suis installé en 2017 en production laitière et en poules repro, tout allait bien malgré plein d’imprévus ». Des exigences de son couvoir, le Covid-19, un poulailler vide pendant 9 mois et c’est la dégringolade. Une séparation, le licenciement du salarié, une perte de son autonomie sur son exploitation… L’agriculteur décide d’arrêter l’activité avicole car « j’étais tout le temps à subir ». En 2023 survient un accident de travail, les performances de production commencent à baisser. Il décide alors de faire appel à Solidarité paysans qui organise une table ronde avec les fournisseurs, la décision est prise de placer l’entreprise en redressement judiciaire. « Quand on est seul, on n’a pas la force », résume-t-il. Aujourd’hui, le Costarmoricain estime qu’il a « moins de pression, mieux vaut être dans un système rationnel et se concentrer sur une seule production ».

J’étais tout le temps à subir

Cathy Ropars, quant à elle, produit des légumes depuis 1988 à Trézény (22), une EARL est créée en 1991 avec son mari. L’année 2003 siffle la fin des investissements, mais coïncide aussi avec un arrêt maladie d’un an de l’époux de la maraîchère. Un projet d’agrandissement de 5 000 m2 est toutefois en préparation, mais 2004 s’avère être « une très mauvaise année en tomate au niveau prix. À cela s’est ajouté un tarif de la tonne de gaz qui est passé de 500 à 800 €/t ». Le prêt bancaire est finalement refusé pour la construction des 5 000 m2, un règlement amiable judiciaire est déclenché. La ferme change d’orientation progressivement pour aller vers de la vente directe.

Plus rien du jour au lendemain

En 2007, « mon mari fait un AVC, nous avons contacté Solidarité paysans pour une table ronde. Je ne voulais plus travailler comme une salariée, j’avais besoin de contact ». Grâce à un financement du Conseil départemental, un chalet de vente directe voit le jour, la production s’étale sur 1 ha. Puis, un matin de début novembre, Ciaran a tout emporté, « il ne restait plus rien ». L’association d’aide aux paysans est à nouveau intervenue, « nous avons recommencé sur 1 600 m2. Je tire ma motivation de l’amour de mon métier et de nos clients, qui ne nous ont pas lâchés », conclut-elle.

Fanch Paranthoën

Pour joindre Solidarité paysans 29 : 06 17 32 37 15

Sans doute une erreur dans mon étude

Le projet d’Olivier Tanguy consistait à reprendre une exploitation porcine et de la convertir en bio. « Je n’avais pas prévu d’embaucher de salarié dans mon étude, ce fut sans doute une erreur ». Produire sur paille « demande beaucoup de travail, à cela se sont ajoutés des soucis sanitaires sur les porcelets ». L’objectif de vendre 1 360 charcutiers n’est pas atteint, « la trésorerie a chuté, j’ai vu le mur arriver ». Un appel à Solidarité paysans a changé la donne. « Je recommence à voir le ciel bleu, même si la trésorerie est encore tendue ».


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