Au retour des beaux jours, pour peu que le système de climatisation soit défaillant, les cabines de tracteurs, ensileuses et autres moissonneuses-batteuses, avec leurs importantes surfaces vitrées, peuvent rapidement se transformer en un sauna ambulant… Et la loi de Murphy – plus connue sous le nom de « loi de l’emmerdement maximum » – se vérifiant avec une constance inégalée, il y a fort à parier que le jour où l’engin devra être immobilisé en réparation sera une journée aux conditions idéales pour réaliser les travaux des champs. En matière de climatisation, comme en toute chose, mieux vaut donc prévenir que guérir. « Les constructeurs préconisent généralement une révision tous les deux ans. Mais, tant que ça marche, les propriétaires négligent souvent l’entretien de cet équipement, constate Jérémy Desmons. Moi, je conseille de le faire au minimum tous les cinq ans ».

Lorsque le client a besoin d’être dépanné, c’est tout de suite !

Le Bretillien vient de créer JD Clim, société spécialisée dans la réparation, l’entretien et le diagnostic des systèmes de climatisation pour engins agricoles et de travaux publics. Une forme d’aboutissement pour ce passionné de mécanique qui a débuté à l’âge de 14 ans comme apprenti et obtenu successivement ses diplômes de BEP, Bac pro et BTS. Fort de plusieurs années d’expérience où il a pu appréhender « à peu près à tous les aspects de la maintenance », de l’atelier au commercial en passant par l’administratif et la gestion du personnel, le jeune homme, à l’approche de la trentaine, a eu envie de voler de ses propres ailes.

La carte de la réactivité

« Lorsque je travaillais en concession, j’ai obtenu l’attestation de capacité fluides frigorigènes et j’ai travaillé sur les climatisations. J’ai pu constater que lorsque le client a besoin d’être dépanné, il souhaite que cela soit réalisé tout de suite ». Mais entre un chantier agricole interrompu par la panne mécanique d’un tracteur et la réparation d’une climatisation, pour le technicien sollicité, le degré de priorité n’est pas le même… D’où l’importance de pouvoir compter sur des spécialistes, capables d’être réactifs, y compris en haute saison. « Cette prestation me semble complémentaire à celles proposées par beaucoup de concessions qui n’ont pas forcément, en interne, les compétences, le matériel ou les ressources nécessaires ».

Avant de franchir le pas, Jérémy Desmons a prospecté dans les environs de Pipriac. « J’ai été voir des gens que je connaissais dans le monde agricole. En quelques semaines, j’ai enregistré pour près de 10 000 euros de devis ». Rassuré quant à la demande, il a établi un prévisionnel avec l’aide de sa compagne, qui travaille dans un cabinet d’expertise-comptable. « L’activité climatisation reste saisonnière. Cela débute en mars-avril, puis il y a le rush des travaux d’été et cela se termine vers octobre avec les semis de céréales ». S’il veut se développer et pouvoir embaucher, ce créateur d’entreprise est bien conscient qu’il lui faudra alors trouver une activité complémentaire. « Mais je ne veux pas me disperser pour l’instant. L’objectif est déjà d’atteindre la vitesse de croisière avec la climatisation ».

Opérationnel depuis quelques semaines, Jérémy rayonne sur une soixantaine de kilomètres autour de Bain-de-Bretagne. Sa clientèle ? Des agriculteurs, des Cuma et des ETA. Équipé d’un véhicule contenant deux stations de climatisation, il dispose également de l’outillage complet pour intervenir sur site. « J’ai aménagé moi-même une servante d’atelier qui coulisse et permet de travailler à hauteur d’homme. Et je dispose d’une imprimante pour éditer la fiche de travaux et la facture dès que c’est terminé. Mon réseau, c’est ma force. Je veux travailler en transparence avec mes clients ». La confiance, c’est aussi un climat qui s’entretient !

Jean-Yves Nicolas

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