Trouver et héberger des saisonniers

Avec l’appui de FM Recrutement, des producteurs de légumes se font aider dans leurs champs par de la main-d’œuvre marocaine. La question du logement trouve aussi des solutions.

MArc Kéranguéven, Alain Argouarch, Abdelouahed Laachachi et Mustapha Amrini  - Illustration Trouver et héberger  des saisonniers
Abdelouahed Laachachi et Mustapha Amrini sont venus prêter main forte
à Alain Argouarch, ici en compagnie de Marc Kéranguéven, à gauche. | © Paysan Breton – F. Paranthoën

Dans certaines situations, « des producteurs ont peur de planter ou de semer des cultures par crainte de n’avoir personne pour les récolter », résume Marc Kéranguéven, président de la Sica Saint-Pol-de-Léon. Pourtant, l’ensemble des terres de la zone légumière du Léon reste emblavée en légumes, mais certaines espèces en pâtissent à cause de leur manque de rentabilité ou de leur pénibilité. Face à ce constat, la coopérative a réfléchi à un projet qui devient aujourd’hui réalité, lancé en 2023 par 2 légumiers qui ont été aidés par FM Recrutement, cabinet spécialisé dans les métiers en tension. Ces Finistériens ont ainsi pu accueillir de la main-d’œuvre d’origine marocaine pour les aider dans les champs. Depuis, l’idée a mené son bonhomme de chemin, amenant 7, puis cette année une quinzaine de légumiers à franchir le pas. Ce qui représente « 100 salariés saisonniers, illustration que la démarche est bien perçue », se réjouit le président, lui-même employeur de cette main-d’œuvre originaire de l’ancien royaume chérifien. La coopérative ne fait qu’accompagner les demandes d’agriculteurs « qui restent responsables. Les personnes employés doivent être rentrés au pays avant 6 mois ».

On travaille désormais sur notre cœur de métier

« Maintenant que nous savons faire venir la main-d’œuvre, reste la question de l’hébergement », soulève Marc Kéranguéven. Difficile de trouver des logements dans une zone littorale…C’est pourquoi la Sica a remis à neuf un motel d’une capacité de 50 lits. « Mais la zone légumière est vaste, ce site de Saint-Pol-de-Léon ne bénéficie pas à l’ensemble des producteurs ». Des bungalows ont été posés à Plouguerneau (29), d’autres arriveront à Lanmeur (29) « pour être au plus proche des exploitants ».

« Il ne manque plus personne »

Alain Argouarch produit 16 légumes différents sur la commune de Santec (29) avec 2 autres associés. Le besoin de bras est important de mai à octobre. « Il nous faut 18 personnes. Cela se passe très bien, il y a une excellente ambiance », apprécie-t-il. Huit saisonniers marocains ont été embauchés l’année dernière. La moitié de la ferme a une production contractualisée comme de la salade. « On ne peut pas se permettre de manquer de personnel ». Aussi, il estime que sans les salariés marocains, ses jeunes associés « allaient se démobiliser.On aurait sûrement réduit la voilure. Désormais, on travaille sur notre cœur de métier, on ne se soucie plus des questions de main-d’œuvre », conclut-il.

Fanch Paranthoën

« Améliorer notre vie »

Mustapha Amrini et Abdelouahed Laachachi sont tous deux originaires de la région d’Errachidia, au sud-est du Maroc, ou la culture principale « est la datte. Nous sommes venus ici pour améliorer notre vie, c’est la première fois que nous venons », témoignent-ils. « Nous cherchons à les fidéliser », ajoute Marc Kéranguéven, qui espère les revoir l’année prochaine. Les 521 exploitations adhérentes de la Sica créent 3 100 emplois. Le besoin de « saisonniers supplémentaires pour maintenir la production et limiter l’érosion des surfaces est estimé à 300 ».


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article