Une synergie entre bovins et légumes

Situé en zone littorale à Hillion (22) avec un parcellaire morcelé, Éric Cabaret mise sur les stocks pour l’alimentation de son cheptel limousin et effectue des choix génétiques rigoureux.

Les éleveurs et les génisses pleines dans la stabulation - Illustration Une synergie entre bovins et légumes
Les éleveurs devant les génisses pleines de l'année, lors de la visite de l'EARL de Jernuguen. | © Paysan Breton

Sur l’EARL de Jernuguen totalisant 82 ha de SAU, l’élevage de bovins viande et la production de fruits et légumes se complètent. Fraises, pommes de terre et carottes sont cultivées sur 7 ha de plein champ. Éric Cabaret emploie l’équivalent de 2,5 UTH pour ce 2e atelier et y consacre lui-même la moitié de son temps.

Sur la partie bovine, il est épaulé par sa femme Mélanie. Dans le cadre de l’assemblée générale de la section Bretagne du herd-book limousin (HBL), une visite de l’élevage était organisée le 3 avril. De type naisseur – engraisseur, le système est basé sur 65 mères limousines (chargement de 2 UGB/ha). Le premier taureau limousin est arrivé en 1976 sur l’exploitation. Technicien inspecteur au HBL pendant 10 ans, Éric Cabaret a affiné les choix génétiques sur l’élevage avant de s’installer en 2011. L’adhésion au contrôle de performances s’est faite l’année suivante, puis au HBL en 2013.

Les taureaux achetés en copropriété

Côté reproduction, des IA sont réalisées seulement sur une semaine, puis le troupeau est en monte naturelle. « Depuis une dizaine d’années, j’achète tous les taureaux reproducteurs à la station de Lanaud, en copropriété avec l’EARL du Bois au Bé à Trébry (22). Cela nous permet d’optimiser des taureaux de qualité. Sur mon exploitation, les vêlages sont centrés sur novembre – décembre, une période différente de celle de l’EARL du Bois au Bé », précise l’éleveur. « Nous avons 4 à 5 taureaux de monte naturelle. Je fais faire des échographies. »

Parmi les reproducteurs qui ont marqué l’élevage, on trouve Extra, Muguet, Pacaud RR VS, Balza RRE VS, Œillet RJ ou Scorpion RJ. Dans les choix génétiques, « la facilité de naissance devient primordiale. »

Chaque année, « 2 ou 3 mâles sont vendus en broutards et 4-5, en reproducteurs. Certains sont aussi orientés vers la station de Lanaud », souligne l’agriculteur qui élève par ailleurs environ 25 taurillons par an (pesant en moyenne 525 kg de carcasse à 20-21 mois). « Ils sont alimentés avec du maïs à volonté + 3 kg de correcteur + 3 kg de céréales. »

Tri des femelles à 2 ans

La grande majorité des femelles sont conservées jusqu’à 2 ans environ. « Je les trie au moment de la mise au taureau, avec un objectif de vêlage à 3 ans. J’en conserve 13 ou 14 chaque année pour le renouvellement. » Le troupeau est au pâturage d’avril à juillet, puis passe à l’enrubannage. « Les parcelles étant situées en zone littorale, elles sèchent vite. La ration hivernale est constituée d’un mélange d’herbe et de maïs ensilage puis de l’enrubannage le soir. » Les femelles sont vendues en filière label rouge.

Auparavant effectuée avec une désileuse classique, la distribution des fourrages a été facilitée par l’investissement dans un godet à tapis désileur (Emily) et une chargeuse sur laquelle la dérouleuse (pour le foin et l’enrubannage) peut aussi facilement s’atteler, ainsi que le porte-palox de légumes.

Agnès Cussonneau

La dynamique bretonne se maintient

La section Bretagne du HBL compte 65 adhérents sur la campagne écoulée, un effectif stable (1 328 au niveau national). « Le nombre de vaches bretonnes cotisantes, à 2 721, est en légère hausse de + 3 % », souligne Jean-Marc Le Thiec, président de la section. 947 animaux ont été certifiés et le pointage a porté sur 813 génisses pleines. « Et les éleveurs de la section ont apporté 45 veaux à la station de Lanaud, dont 20 qualifiés Espoir et 19 RJ, et se sont portés acquéreurs de 32 veaux, dont 16 Espoirs et 16 RJ. Par ailleurs, 100 femelles bretonnes ont été qualifiées RR et 17 RRE. Du côté des mâles, 5 ont été qualifiés RR VS et 1 RRE VS. » Les responsables nationaux ont aussi évoqué la mise en place d’un index sur la durée de gestation, disponible sur tous les reproducteurs génotypés. Un nouveau référentiel pour un statut favorable en paratuberculose bovine est aussi instauré pour entrer au HBL.


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