La station expérimentale d’Auray travaille depuis plusieurs décennies sur le devenir des paillages plastique, biodégradables ou non, dans les sols. Le programme Biomaleg va apporter des réponses intéressantes grâce à une expérimentation longue durée.
Le programme de recherche Biomaleg consiste à « extraire, quantifier de manière exhaustive et à caractériser les particules de films biodégradables utilisés en filière légumière », résume Maët La Lan, responsable de la station expérimentale de la Chambre d’agriculture, à Auray (56). Le site regarde depuis plus de 20 ans la dégradation de différents paillages dans les sols et sur les cultures. Ce projet collaboratif (Chambre d’agriculture de Bretagne, Inrae de Dijon, Université de Bretagne Sud, IRDL) viendra répondre à bon nombre de questions de producteurs au sujet de la présence de particules de paillage dans leur terre.
Vie du sol
Certaines parcelles du site d’Auray n’ont reçu en paillage que du film à base de polyéthylène, d’autres planches uniquement des matériaux biodégradables. Enfin, des parcelles vierges de tout paillage vont entrer dans le suivi et l’observation des techniciens. Tous les mois et pendant 3 ans, ces sols seront scrutés précisément avec un suivi biologique (population de vers de terre, biomasse microbienne…), ainsi qu’une vérification de la faculté germinative de graines de crucifères et d’orges dans des sols ayant reçu un paillage. Pendant ce projet, les films biodégradables Ecovio de chez BASF (copolymère) et Mater-Bi (à base d’amidon de maïs) de chez Novamon seront utilisés, en 15 µ.
Une norme plus exigeante
Selon la norme NF EN ISO17033, plus exigeante que la précédente (NF U 52001), les films biodégradables doivent être dégradés à 90 % au moins, après 2 ans d’enfouissement dans le sol. Les responsables de la station d’Auray rappellent que « la dégradation d’un film dépend des conditions propres aux terrains ». Aussi, Maët Le Lan note que les maraîchers sont amenés à utiliser plusieurs fois par an un paillage plastique, sur la même parcelle… Difficile dans ce cas de connaître l’origine des particules présentes au bout des 2 années.