Causé par des bactéries présentes dans l’environnement et responsable de réforme en cas de prise en charge tardive, le phlegmon interdigital doit être pris très au sérieux quand il apparaît en série. « L’objectif, c’est zéro panaris. Mais quand un éleveur me dit qu’il a un ou deux cas par an, je ne m’y attarde pas trop », rapporte Nina Belarbre, conseillère en élevage chez Innoval. « Lorsqu’il en compte quatre ou cinq, je m’y penche davantage en me demandant où les vaches se blessent. Si les chemins d’accès aux paddocks sont très dégradés, je n’irai peut-être pas chercher plus loin. Cette cause est très plausible en période de pâturage. » Par contre, une série de panaris, « deux, trois ou quatre à la suite », n’a rien d’anodin. « Trop souvent sur le terrain, l’éleveur parle beaucoup dermatite et aborde une vague de panaris sur le ton de la normalité. Au contraire, quand les panaris s’enchaînent, cela devrait l’affoler », insiste la conseillère. Penser à prendre la température de l’animal Le panaris ou phlegmon interdigital est une maladie infectieuse aiguë avec laquelle on ne plaisante pas. Le temps est compté et l’avenir de l’animal en jeu. Généralement, la pathologie démarre suite à une blessure de la peau, même légère, qui s’infecte à l’entrée de bactéries. Des pathogènes présents dans l’environnement, principalement Fusobacterium necrophorum, mais aussi Bacteroides spp, streptocoques et staphylocoques… L’infection provoque alors une nécrose des tissus sous-cutanés au niveau de l’espace interdigital interne (entre les onglons), puis de la couronne et du pâturon. Visuellement, la pathologie se manifeste par un gonflement soudain, rapide (parfois dans la journée) et symétrique du pied tout autour de la couronne et pouvant s’étendre jusqu’au boulet entraînant une boiterie brutale et une douleur intense. « On parle de pied en poteau », explique Nina Belarbre. Très souvent, les éleveurs oublient…
On ne plaisante pas avec les panaris