Marc Delacroix estime que le monde de l’élevage doit investir concrètement dans la gestion des boiteries et notamment dans la formation de davantage de pédicures. « La problématique boiterie devient peu à peu dominante dans nos systèmes laitiers contemporains. Elle est devenue l’une des principales pathologies en termes d’impact économique. Or il y a un manque criant de pareurs en France pour y faire face », martèle Marc Delacroix. Il y aurait 400 à 500 pareurs dans l’Hexagone contre 700 aux Pays-Bas. « Mais nous avons un cheptel laitier deux fois plus important que les Hollandais. » Si on prend aussi en compte les problèmes de santé des pieds de plus en plus fréquents dans les troupeaux allaitants et les ateliers de jeunes bovins, il faudrait au moins 1 000 pédicures opérationnels en France, estime le vétérinaire. « Mais attention, je parle de techniciens de haut niveau, compétents et expérimentés, car le parage est un travail de rigueur et de précision. » On s’arrache les élèves du Rheu En France, il existe une formation de référence « Pédicures pour bovins » portée par le groupe scolaire Théodore Monod au Rheu (35). Cependant, Marc Delacroix, qui est membre de l’équipe d’encadrants depuis des années, considère que les moyens – matériels, humains, de communication – engagés actuellement sont insuffisants face aux besoins « considérables » du terrain. « Il faut investir dans la gestion de la santé du pied car les éleveurs perdent un fric fou ; on parle de 250 à 500 € par boiterie en moyenne. Les responsables du monde agricole français doivent en prendre conscience urgemment. Objectif : mobiliser des fonds nouveaux permettant de former davantage de pédicures, mais aussi favoriser l’acquisition de connaissances chez les éleveurs qui ont en charge le point crucial de la détection précoce des…
« Un manque criant de pareurs en France »